Des jeunes, munis de pancartes et de drapeaux, ont manifesté samedi à Tsiadana contre les coupures d’électricité et d’eau. Ils ont été dispersés par des tirs et par l’intervention d’un blindé lancé à vive allure.
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Le blindé utilisé samedi contre les manifestants. |
La journée a été marquée par de fortes tensions. Un blindé militaire a foncé sur les manifestants, sans toutefois provoquer de victimes, au cours d’une mobilisation de la génération dite Gen Z. Ces jeunes entendaient rejoindre Ambohijatovo pour exprimer leur mécontentement, mais leur avancée a été stoppée par une série de barrages.
Sur l’axe reliant Analakely à Tsiadana, quatre dispositifs de sécurité étaient déployés : le premier à Analakely, près du passage piéton entre la Gastro Pizza et le Glacier ; le deuxième à proximité de la stèle d’Ambohijatovo ; le troisième au rond-point Mascotte ; et le dernier à quelques mètres du Super U de Tsiadana.
Escalade de la tension
Dès 9 heures, les manifestants ont commencé à descendre d’Ankatso, dont tous les accès universitaires étaient fermés. Sur le tronçon à deux voies entre Ankatso et Tsiadana, le cortège s’est étoffé. Filles et garçons, parfois masqués, se sont tenus côte à côte face aux forces de l’ordre, interpellant policiers, gendarmes et militaires : « Où étiez-vous durant la nuit ? », en référence aux pillages qui avaient atteint un point critique la veille.
Des véhicules de gendarmerie et de police, chargés d’hommes équipés de boucliers, de lance-grenades, de fusils à pompe, de MAS 36, de pistolets automatiques et de tonfas, bloquaient la chaussée. Un ordre, capté par la radio d’un officier, a fixé la consigne : « On ne veut aucun attroupement, disperse-le ! » Peu après, les premiers tirs de gaz lacrymogène et de cartouches de 7,62 mm ont retenti. L’une des balles a été récupérée et photographiée par des journalistes et témoins.
La tension a brusquement monté. Cris, jets de pierres, tirs, barrages de moellons et pneus enflammés ont rythmé l’après-midi. L’intervention du blindé militaire a renforcé la pression. Deux véhicules de la Croix-Rouge ont été dépêchés pour prendre en charge des blessés.
Après plusieurs heures de confrontation, les jeunes se sont repliés, non sans promettre de reprendre leur mobilisation dès le lendemain.
Gustave Mparany