PILLAGES À MAHAJANGA - Plusieurs magasins et commerces saccagés

Vendredi noir à Mahajanga, avec des commerces pillés en plein centre-ville. Les habitants ont assisté impuissants malgré l’intervention tardive des Forces de l’ordre.

Un bajaj brûlé lors des pillages devant Cosmos.

Hier, les habitants de Mahajanga ont traversé un vendredi noir, marqué par une véritable scène d’apocalypse. De nombreux commerces ont été pris pour cible et cambriolés en un temps très court par des groupes de pilleurs.

Les Forces de sécurité ont tenté d’intervenir, mais ont été accueillies par un déluge de pierres depuis la mairie jusqu’au quartier de Mahabibo et à Tsaramandroso.

Ces séries de pillage n’ont aucun rapport avec la manifestation anti-délestage. Aucune banderole n’a également été déployée et personne n’a revendiqué l’action. C’était un acte de vandalisme et de cambriolage.

Dès le matin, des magasins et commerces, notamment ceux situés entre Mahabibo, Tsaramandroso et la route menant à Amborovy, ont été saccagés par des centaines de pilleurs. La scène chaotique rappelait les événements de 2009. Les premières casses ont commencé à Mahabibo. Des centaines de badauds et profiteurs s’étaient rués vers l’endroit, près de l’église catholique de Mahabibo, et à 50 m du commissariat de Mahabibo.

Les principaux magasins touchés étaient Cosmos et Mahabibo City, une galerie commerciale regroupant des boutiques de vêtements, de produits cosmétiques et d’accessoires pour téléphones.

Impuissant

 « Les pilleurs se sont servis comme dans une grande distribution. Des motos neuves à l’intérieur du magasin Cosmos, des écrans de télévision, des appareils électroménagers, congélateurs et panneaux solaires et tant d’autres articles ont été volés au vu et au su de tout le monde en plein jour. Les éléments de l’OMC étaient absents lors des premières casses. Ils n’étaient arrivés que quelques minutes plus tard », a raconté un témoin oculaire.

Les passants ont assisté impuissants au pillage. L’intervention des Forces de l’ordre a eu lieu plusieurs minutes plus tard. Des tirs nourris ont été entendus vers 13 h pour disperser la foule et les malfaiteurs.

Dans le quartier de Manga, près de la FJKM Ziona Tranainy, tous les établissements de vente de téléphonie mobile ont également été dérobés. À Tsaramandroso, l’ancien bâtiment de Gastropizza et des grossistes de riz étaient pillés. Cinq cents sacs de riz de 50 kg, pour un seul grossiste, ont été cambriolés dans le commerce. Les voleurs ont été aperçus par des riverains, en train de cacher les sacs de riz sur le terrain de pétanque près de l’EPP Cité Tsaramandroso, hier matin. Ils étaient pourtant une dizaine de grossistes à être pillés hier.

Tandis qu’un autre commerce était envahi par des voyous et que ceux-ci ont agressé le propriétaire. Ce dernier a été évacué pour soins dans un établissement médical. Des boutiques de revente de téléphonie mobile de marque Tecno à Mahabibo n’ont pas été épargnées par les brigands. Celle au Baobab Tsaramandroso a été incendiée, hier après-midi.

« Au croisement de Tanambao Sotema, des groupes de jeunes ont cambriolé successivement une boutique appartenant à Aigle d’Or, puis ils ont ensuite cassé le dépôt de l’ex-usine Sotema où se trouvait l’annexe Alliance Française ainsi que l’école Arc-en-Ciel. Ils ont prévu d’aller à la grossiste de la Star sur la RN4 », a révélé un habitant à Tanambao Sotema.

L’après-midi d’hier a été marqué par des affrontements entre des groupes de frondeurs et des jeunes, qui étaient du côté des Forces de l’ordre, près de l’immeuble de 5 étages à Tsaramandroso. Des jets de pierre incessants ont illustré la journée d’hier, des barrages de route par des pneus brûlés ainsi que des obstacles ont été placés dans presque toute la ville, sauf à Mahajanga Be.

Vero Andrianarisoa

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