Depuis 2024, des migrantes malgaches ont été exploitées sexuellement dans le sud de Mayotte. Leur calvaire, longtemps invisible, a éclaté au grand jour la semaine dernière avec le démantèlement d’un vaste réseau criminel.
Elles vivaient à Chirongui et Chiconi, souvent dans la clandestinité. Arrivées à Mayotte, elles ont été réduites en des objets de commerce sexuel par un réseau structuré mêlant proxénétisme aggravé, traite d’êtres humains et aide à l’entrée et au séjour irréguliers. Elles auraient été contraintes à se prostituer dans des conditions indignes, sous surveillance constante, dans un climat de peur et de dépendance.
Dans la nuit du 7 au 8 septembre, une opération judiciaire d’envergure a permis l’interpellation de seize personnes liées à ce réseau. Menée dans le cadre d’une commission rogatoire délivrée par les juges d’instruction de Mamoudzou, l’intervention a conduit à la saisie de près de 6 000 euros en liquide, d’un véhicule, de cinq moteurs de bateau, d’un pistolet d’alarme et d’un taser, selon la radio Kwezi. Douze suspects ont été mis en examen, la plupart mis en prison à Majicavo.
Gustave Mparany