À Maurice, la police a interpellé quatorze femmes malgaches en situation irrégulière, soupçonnées d’être victimes d’un réseau de traite d'êtres humains à des fins de proxénétisme.
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L’opération a eu lieu dans la circonscription de la police de Baie-du-Tombeau. |
Une opération policière ciblant un réseau de traite humaine à des fins sexuelles a été menée, vendredi soir, dans une maison d’hôtes à Baie-du-Tombeau, à Maurice. Quatorze femmes malgaches en situation irrégulière y ont été découvertes et interpellées. Elles seraient victimes d’un système d’exploitation organisé.
Le propriétaire de l’établissement et la réceptionniste ont été arrêtés. Ils sont soupçonnés d’avoir facilité l’hébergement illégal et l’exploitation sexuelle des victimes. Sur place, les enquêteurs ont saisi des documents compromettants, des téléphones portables et des préservatifs, ce qui renforce les soupçons de proxénétisme.
Les femmes ont été transférées vers une structure d’accueil spécialisée, où elles bénéficient d’un accompagnement psychologique et juridique. Le « Passport and Immigration Office » a été saisi du dossier pour assurer le suivi administratif et humanitaire. L’enquête suit son cours pour démanteler l’ensemble du réseau.
Surveillées par caméras
Ce nouveau cas fait écho à d'autres affaires similaires révélées récemment à Maurice. En janvier 2025, trente Malgaches avaient été arrêtés pour séjour illégal, dont de nombreuses femmes recrutées sous de fausses promesses d’emploi. En mars 2024, l’opération « Crackdown » avait abouti à l’interpellation de quarante-neuf étrangers, dont des Malgaches, dans des zones touristiques comme Grand-Baie et Beau-Bassin.
Des enquêtes antérieures ont mis au jour des réseaux structurés opérant dans des villas de luxe ou des maisons d’hôtes, où les victimes étaient privées de leurs passeports, surveillées par caméras et forcées à se prostituer. Les clients payaient jusqu’à Rs 1 900 de l’heure, soit environ 183 000 ariary, pour des services sexuels.
Les autorités mauriciennes affirment vouloir renforcer les contrôles migratoires et lutter contre l’exploitation des femmes étrangères, notamment malgaches et bangladaises. Mais les perceptions sociales restent ambivalentes, car selon une enquête Afrobaromètre, près de la moitié des Mauriciens se disent réticents à accueillir des immigrés comme voisins.
Haja Léo