Le mouvement Génération Z, initialement mobilisé contre les délestages, élargit ses revendications. Les manifestants appellent désormais au départ des plus hautes autorités de l’État.
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Depuis hier, les manifestants ont élargi leurs revendications à des questions politiques. |
Depuis plusieurs jours, les militants de Génération Z battent le pavé pour dénoncer les difficultés quotidiennes d’accès à l’électricité et à l’eau. Hier, la mobilisation a franchi un seuil : les slogans visent désormais les plus hautes autorités de l’État, réclamant des changements au sommet du pouvoir. Cette évolution marque une radicalisation d’un mouvement qui ne se limite plus aux revendications sociales.
Tensions sur le terrain
Hier après-midi, les manifestants ont tenté de rejoindre la place d’Ambohijatovo, annoncée dès le départ comme lieu symbolique de rassemblement. Ils ont été stoppés du côté de Tsiadana. Les forces de l’Emmonat (État-major mixte opérationnel) sont intervenues avec des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Les échauffourées ont duré plusieurs heures et renforcé la détermination des contestataires, persuadés que leurs revendications ne seront entendues qu’à travers la confrontation.
Autre évolution : la relation du mouvement avec la classe politique. Jusqu’ici soucieux de se tenir à l’écart des partis, Génération Z appelle désormais à la mobilisation de « toutes les forces vives ». La présence remarquée hier du député d’Arivonimamo, Antoine Rajerison, illustre ce tournant. Son arrestation rapide a provoqué une vague d’indignation et nourri les critiques contre la répression.
« Face aux violences perpétrées à l’encontre des manifestants ainsi qu’à l’arrestation de l’élu d’Arivonimamo, nous demandons des changements profonds au sommet de l’État », a déclaré le porte-parole du mouvement.
Tsilaviny Randriamanga