Les cas de personnes atteintes du VIH/sida explosent à Mahajanga. La ville est classée zone rouge depuis 2021.
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La délégation de l’Onusida a remis, mercredi, au gouverneur de Boeny son rapport. |
Alerte ! Les rapports établis conjointement par une délégation de l’Onusida, des représentants du ministère de la Santé, du Fonds des Nations Unies pour la Population et de l’Organisation mondiale de la Santé et remis au gouverneur de la région Boeny, indiquent que six nouveaux cas de VIH/sida sont enregistrés chaque semaine ces derniers temps. Auparavant, le taux de prévalence était d’un cas de séropositivité constaté tous les six mois.
« L'Indonésie et Madagascar sont les pays les plus touchés par ce fléau. La ville de Mahajanga affiche le taux le plus élevé de contamination. L'ignorance de la population, l’augmentation de la prostitution et des relations homosexuelles, ainsi que la hausse de la prise de drogues injectables sont les principaux facteurs de propagation du VIH », déclare un représentant de l’Onusida.
Depuis 2021, la ville de Mahajanga est classée zone rouge en matière de contamination au VIH/sida. En 2022, sur 937 personnes déclarées séropositives, 925 provenaient du district de Mahajanga I. Déjà en 2023, l’Onusida avait publié que la région Boeny fait partie des zones rouges, et les jeunes en sont les principales victimes. Le gouverneur de la région Boeny, Mokhtar Andriantomanga, a lancé un appel pour une vigilance accrue à l’attention de la population de Mahajanga, mercredi, pendant la visite de la délégation sanitaire dans son bureau, au bloc administratif d’Ampiskina.
« Le danger frappe à notre porte et la situation est alarmante. Le sida existe toujours et continue de faire des ravages, la situation ne cesse d’empirer. Mahajanga est classée première en termes de transmission. Les causes et les modes de transmission sont nombreux : adultère, multi-partenariat sexuel, partage de seringues pendant les injections de drogues dures, etc. Il faut cesser les relations extraconjugales et les rapports sexuels non protégés, car cela ne mène nulle part. Le sida tue et l'on ne peut rien y faire si l’on ne change pas nos pratiques et nos habitudes, bref notre comportement. Le dépistage est un moyen efficace pour contenir la propagation du virus du sida », insiste-t-il.
Une stratégie nationale de réduction du taux de VIH/sida est déjà en place, et la région Boeny fait partie des zones concernées. La ville de Mahajanga a été désignée comme site pilote, avec deux Centres de santé de base (CSB) chargés du dépistage et de la prise en charge des patients atteints du sida.
« Ces centres pratiquent le dépistage précoce, même chez les nourrissons, car les symptômes du sida peuvent n’apparaître que cinq à dix ans après l’infection par le VIH. Il ne faut pas avoir honte. Le traitement est gratuit pour les personnes déclarées séropositives. Il suffit d’accepter de se soigner, ce qui contribue à réduire la transmission », explique le gouverneur.
Vero Andrianarisoa