La grève de ce jeudi, organisée pour revendiquer l’accès à l’eau et à l’électricité, a paralysé une partie du secteur commercial. L’après-midi a été marqué par des fermetures et des pillages.
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Les commerçants du marché de Mahamasina ont dû se résigner à plier bagage très tôt. |
Sous tension. La grève organisée hier pour revendiquer l’accès à l’eau et à l’électricité a rapidement affecté le secteur commercial. Si la matinée est restée relativement calme, de nombreux magasins ont préféré anticiper une éventuelle escalade en réduisant leurs horaires.
Au Shop U Analakely, le personnel affirme avoir ouvert dès 8h, mais a reçu la consigne de fermer à 13h. À Behoririka, les magasins de stockage ont également accueilli leurs clients le matin avant de tirer le rideau dans l’après-midi.
« La situation était plutôt pacifique comparée aux précédentes grèves », souligne Fanomezantsoa, commerçant à Behoririka. « Mais j’ai tout de même dû retirer mes produits, car l’accès aux stocks était devenu impossible ».
Dans certains quartiers, comme Ivandry (La City, Carrefour Ankorondrano, Leader Price, Cosmos), le climat est resté normal jusqu’à la mi-journée. Selon des employés, la fréquentation et la consommation étaient comparables à un jeudi habituel, sans comportements de stockage massif.
Fermetures et pillages
La situation a basculé vers 17h, lorsque plusieurs centres commerciaux de la capitale ont été la cible de pillages. À Anosibe, le BNI Madagascar et le Shop Telma ont été vandalisés, tandis qu’à Ivandry, La City a été attaquée. Le Shop U Tsiadana, Supermaki Ambanidia, China Mall à Ankazomanga, Bali Analamahitsy, Cosmos et Motostore ont également été touchés.
Les violences n’ont pas épargné les autres villes : Antsirabe et Toamasina ont aussi enregistré des scènes similaires.
Pour les commerçants, déjà éprouvés par les coupures d’électricité, ces fermetures forcées et ces pillages constituent un nouveau coup dur. Les pertes économiques s’annoncent considérables, dans un contexte où la confiance des consommateurs et des investisseurs reste fragile.
Irina Tsimijaly