AVIATION CIVILE - Situation confuse à la tête de l’ACM

Le limogeage du directeur général de l’Aviation civile de Madagascar (ACM) laisse planer l’incertitude sur sa succession, dans le sillage de l’affaire des Boeing 777 et des enquêtes anticorruption.

Damasy Gervais, l’ancien directeur général de l’Aviation civile de Madagascar.

Le conseil des ministres du 10 septembre a acté la révocation du directeur général de l’ACM, dans la foulée de l’affaire des Boeing 777. En août dernier, ce dernier, aux côtés de cinq autres responsables de l’institution, avait comparu devant le Pôle anticorruption. Le décret n° 2023-155 du 15 février 2023, qui officialisait sa nomination, a ainsi été abrogé.

La procédure de nomination du DG de l’ACM est pourtant encadrée par le décret n° 2014-107 du 11 mars 2014. Elle prévoit quatre étapes : une sélection par le conseil d’administration, la publication d’un avis de recrutement dans la presse nationale, une proposition au gouvernement, puis une nomination officielle par décret présidentiel en conseil des ministres. Le mandat est généralement fixé à cinq ans.

Pour postuler, le profil doit répondre à des critères précis : être de nationalité malgache, justifier d’au moins dix années d’expérience solide en aviation civile et disposer de compétences en gestion d’entreprise. Une procédure censée « garantir transparence et compétence », selon le texte.

Avenir incertain

Pour l’heure, aucune communication officielle n’a précisé si la succession se fera par appel à candidatures ou par nomination directe. Un responsable au sein du ministère des Transports et de la Météorologie explique : « Après l’abrogation du DG, c’est le gouvernement qui va décider de la personne qui prendra le poste. L’ACM étant une organisation sous tutelle, la décision revient entièrement à l’Exécutif. »

Selon cette même source, deux scénarios se présentent : la désignation d’un intérimaire ou la nomination d’un nouveau DG. Mais l’équilibre de l’institution dépendra fortement de cette décision.

« En cas d’intérim, le responsable se contentera de suivre la feuille de route déjà définie. Une personne en intérim ne peut pas imposer sa propre politique de gouvernance », souligne-t-il.

Cette vacance intervient à un moment crucial, alors que le secteur aérien cherche à se relever et à se conformer aux standards internationaux. L’ACM, régulateur clé de la sécurité et du développement du transport aérien, doit affronter une crise de gouvernance dont l’issue dépendra du choix du gouvernement.

En attendant, l’incertitude demeure. Le sort de l’aviation civile est suspendu à une décision politique qui tarde à venir.

Irina Tsimijaly

1 Commentaires

  1. Un flou artistique qui n'honore pas la bonne gouvernance et l'état de droit contrairement au récent discours du président de la république . Une décision de limogeage en conseil de ministres bien après une détention préventive , fait désordre . L'impression qui se dégage par cette tergiversation qui n'est pas une logique procédurière c'est que certainement le régime a pris à contrecœur l'éviction de ce directeur de l'ACM ce qui conforte toujours les soupçons de connivence en haut lieu pour cette affaire de Boeings 777 .

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