ANTSIRANANA  - Les actes de banditisme prolifèrent

La capitale du Nord connaît une insécurité croissante, avec cambriolages et agressions à répétition. Les habitants vivent dans l’inquiétude, aggravée par les coupures d’électricité prolongées.

Dans les zones commerciales ou non, la montée des actes de banditisme et d’agressions inquiète fortement les populations.

Il ne se passe pas un jour sans que l’on entende parler de cambriolage dans les quartiers du centre-ville d’Antsiranana. Les cas de vols à main armée, de cambriolages et d’agressions se multiplient dans différents quartiers populaires que fréquentent les commerçants, faisant naître un sentiment d’insécurité généralisé. La population vit désormais dans la crainte, contrainte d’adapter son quotidien pour limiter les risques. Des commerces et kiosques cashpoint braqués en plein jour, des domiciles cambriolés la nuit, le phénomène prend de l’ampleur et installe un climat de peur au sein de la population.

Les malfaiteurs, souvent armés et organisés, agissent avec audace, ciblant aussi bien les foyers modestes que les petites entreprises. Cette montée de la criminalité fragilise non seulement la sécurité des citoyens, mais également la confiance dans les institutions chargées de les protéger.

Certains évitent de sortir la nuit, d’autres prennent l’habitude de rentrer tôt chez eux, tandis que des commerçants préfèrent fermer plus tôt pour limiter les risques. Les réseaux sociaux relaient régulièrement des alertes et des témoignages de victimes, renforçant le sentiment d’insécurité généralisé.

Outre les mauvaises habitudes et les effets de la consommation de drogue, les coupures d’électricité prolongées aggravent la situation. 

Faits marquants

Les quartiers sont plongés dans le noir, les rues également, ce qui favorise les voleurs qui s’introduisent dans les maisons, commettent des agressions et des vols à main armée.

À Lazaret-Sud, une mère de famille, épouse d’un employé de la Ceni, a été poignardée tôt le matin devant son portail. Elle a échappé de justesse à une blessure mortelle. L’agresseur, un jeune voisin, a été arrêté par les forces de l’ordre.

À Ambohimitsinjo, non loin de la Maison de la Communication et de la culture, sur la RN6, un grossiste fournisseur de marchandises et boissons a été la cible de trois hommes armés. Alors qu’il fermait son magasin, il a été touché à la cuisse par balle avant d’être dépouillé d’un sac contenant environ vingt millions d’ariary, ainsi que de son téléphone et de son ordinateur. La victime, hospitalisée, est désormais hors de danger. L’un des suspects a déjà été interpellé.

Au-delà de ces cas récents, les habitants redoutent le retour du phénomène « foroche », marqué par la participation d’adolescents dans les cambriolages. Trois mineurs de 9, 14 et 15 ans ont ainsi été arrêtés à Antanamitarana après avoir dérobé du bois dans un entrepôt pour le revendre ou le transformer en charbon.

« Face à cette vague de criminalité, nous faisons appel à un renforcement urgent de la sécurité afin de restaurer la quiétude en ville car la population vit dans la crainte d’une escalade », ont déclaré des habitants du fokontany Ambohimitsinjo.

De leur côté, les autorités locales annoncent un renforcement des dispositifs de sécurité. Cependant, de nombreux citoyens estiment que ces mesures restent insuffisantes au regard de la gravité des faits.

Raheriniaina

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