Le morengy, art martial ancestral de Madagascar, dépasse aujourd’hui le cadre des arènes villageoises pour s’affirmer comme une discipline sportive et culturelle à portée internationale.
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Lalin, en short bleu, a prouvé qu'il maîtrise bien le morengy malgache. Il a gagné facilement le combat contre le M ahorais Le Bombardier. |
Né dans les villages côtiers de Madagascar, et enraciné dans la tradition, le morengy franchit aujourd’hui les frontières pour séduire un public international. Jadis réservé aux arènes populaires, il est désormais pratiqué et présenté dans plusieurs pays où vit la diaspora malgache, notamment en France, à La Réunion, aux Comores, à Mayotte et même aux États-Unis. Hérité d’une longue tradition, il est bien plus qu’un simple combat à mains nues, incarnant l’esprit de bravoure, le respect de l’adversaire et la fierté d’une identité.
Ses démonstrations à l’étranger attirent chercheurs, cinéastes et amateurs d’arts martiaux, qui découvrent une discipline singulière, alliant courage, respect et tradition.
Depuis une décennie, cet art, quasiment violent, s’est exporté au-delà des frontières de la Grande Île. Dans les communautés malgaches à l’étranger, des démonstrations et tournois sont régulièrement organisés, permettant de faire découvrir au monde un pan unique de la culture malgache. Ces initiatives ouvrent la voie à la reconnaissance du morengy comme une discipline sportive moderne, capable de dialoguer avec d’autres arts martiaux internationaux tels que la boxe, le kung-fu ou le kick-boxing… L’intérêt croissant des chercheurs, anthropologues et cinéastes pour le morengy contribue également à sa notoriété mondiale.
Insertion
À travers ses pratiquants, ses fédérations émergentes et ses promoteurs culturels, le morengy devient un ambassadeur de Madagascar. Cette reconnaissance internationale ouvre des perspectives d’insertion dans des compétitions régionales et mondiales, et de développement d’échanges interculturels autour des valeurs qu’il véhicule : courage, solidarité et respect.
C’est pour cela que les organisateurs de Nosy Be ont marqué, dimanche dernier, la cinquième édition de Morengy International, tout en offrant un spectacle sportif et culturel d’envergure. Pour cette rencontre très attendue, l’organisateur « Thierry Boîte Noire » a mis son choix sur les deux combattants du groupe Tetateta Mada de Sambava, à savoir Lalin et Mare Bala, pour affronter respectivement les Mahorais Le Bombardier et Bazouka sur le ring du stade d’Ambodivoanio. Selon ses explications, ces « fagnorolahy » malgaches sont particulièrement brillants, courageux, vaillants, et dotés d’un vrai fair-play.
Pendant trois rounds intenses de trente secondes chacun, les duels ont tenu toutes leurs promesses. Malgré leur carrure imposante, les Mahorais ont souvent été mis en difficulté. Le public a particulièrement retenu l’affrontement entre Lalin et Le Bombardier, marqué par la chute spectaculaire de ce dernier, projeté au sol par son adversaire. Mais fidèle à sa réputation de guerrier, Le Bombardier s’est toujours relevé et a tenu jusqu’au bout.
Raheriniaina