NATIONS UNIES - Discours attendu de Rajoelina

Le président de la République prononcera un discours à la tribune des Nations Unies, ce soir. Également président de la SADC, son allocution devrait conjuguer les défis globaux et les priorités nationales.

Le président Andry Rajoelina au siège des Nations unies, hier.

Jour J. La 80e session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a démarré hier. Un événement auquel participe Madagascar, avec une délégation conduite par Andry Rajoelina, président de la République. Le locataire d’Iavoloha, qui est attendu, prononcera justement un discours à la tribune onusienne ce jour.

L’événement s’ouvre sous le thème : «Mieux ensemble : 80 ans et plus pour la paix, le développement et les droits de l’Homme». Selon la formule classique, le coup d’envoi officiel a été marqué par un discours d’Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies, et par celui d’Annalena Baerbock, ancienne ministre des Affaires étrangères allemande, qui préside cette 80e Assemblée générale.

Dans son allocution, Antonio Guterres a mis l’accent sur «cinq choix cruciaux qui s’imposent au monde». Il s’agit, selon lui, du choix de la paix, du respect des droits humains, d’un système financier permettant un développement équitable, d’une justice climatique et d’une technologie au service de l’humanité, en référence notamment au développement de l’intelligence artificielle. Le secrétaire général des Nations Unies réitère ainsi l’impératif de réforme de l’Organisation afin qu’elle soit plus efficiente et efficace face aux nouveaux enjeux et aux nouvelles menaces.

Après les deux discours d’ouverture ont suivi les allocutions des chefs d’État et de gouvernement durant le débat général. Bien que le thème général du rendez-vous onusien soit axé sur la paix, les premières prises de parole ont donné lieu à des lancements de scuds par discours interposés au sujet, notamment, de la guerre à Gaza et en Ukraine. Les deux premiers orateurs, à savoir Lula da Silva, président du Brésil, et Donald Trump, président des États-Unis, se sont particulièrement illustrés sur ce point.

À chacun son style et ses sujets de prédilection. Les deux chefs d’État, qui ont été les premiers à prendre la parole durant le débat général, ont jonglé avec les questions d’enjeux mondiaux et leurs priorités nationales. Pour Madagascar, le point d’orgue de la participation à cette 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies sera la prise de parole du président Andry Rajoelina. Il est attendu à la tribune de l’ONU, pour son discours, ce jour, en début de soirée.

Le locataire d’Iavoloha s’exprimera devant l’Assemblée générale des Nations Unies non seulement en tant que président de Madagascar, mais aussi comme président de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). 

Priorités nationales

Aussi, Andry Rajoelina, qui devrait également parler au nom de l’Afrique australe, pourrait lui aussi conjuguer les questions sur les défis globaux avec les priorités nationales dans son allocution.

Au sujet de la réforme de l’ONU, Andry Rajoelina, en tant que président de la SADC, pourrait aligner la voix de l’Afrique australe à celle de l’Union africaine sur la revendication de sièges de membres permanents avec droit de veto au Conseil de sécurité. De même pour une représentation plus équitable des pays du Sud dans les instances décisionnelles internationales. Des desiderata qui cadrent avec l’esprit du Pacte pour l’avenir, adopté en 2024, et dont l’objectif est d’avoir un système international plus inclusif et plus équitable.

L’allocution présidentielle aux Nations Unies sera aussi l’occasion d’exposer au monde les priorités et les défis de Madagascar. De prime abord, ils correspondent aux «cinq choix cruciaux» mis en avant par Antonio Guterres. Au sujet du choix de la paix, Madagascar, en tant que pays insulaire, subit les effets des conflits régionaux sur le commerce mondial. La question qui touche de plein fouet la Grande Île est celle du changement climatique.

À la tribune de l’ONU, Andry Rajoelina pourrait faire écho à l’appel émis par le secrétaire général Guterres quant à la justice climatique. C’est un pan important de la lutte contre le changement climatique, puisqu’il engage les pays pollueurs à indemniser les États non pollueurs comme Madagascar, mais qui sont pourtant les principales victimes du bouleversement du climat.

Outre le fait de permettre un relèvement rapide après les catastrophes naturelles, ces «indemnisations» devraient aussi aider ces États à accélérer leur marche vers la transition énergétique et la mise en œuvre de solutions alternatives face au manque d’eau, par exemple. Ce dont la Grande Île, qui souffre grandement de problèmes d’approvisionnement en électricité et en eau, a urgemment besoin. Il est probable alors que, dans son discours, le locataire d’Iavoloha joigne sa voix aux appels à une solidarité internationale renforcée, notamment en matière de justice climatique et de lutte contre la pauvreté.

Garry Fabrice Ranaivoson

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