ANDRY RAJOELINA - « Tous les sujets sont prioritaires »

Le président de la République a pris part hier à l’inauguration d’une école primaire publique  et au lancement des travaux d’un stade à Iavoloha. Ces initiatives illustrent l’engagement de l’État à mener des actions dans plusieurs secteurs simultanément.

Le président Rajoelina durant son discours d’inauguration de la nouvelle EPP d’Iavoloha, hier.

Une deuxième salve. Après son discours à Morondava, samedi, Andry Rajoelina, président de la République, a une nouvelle fois riposté aux critiques de ses détracteurs, hier, lors d’une double inauguration à Iavoloha.

«Tous les sujets sont prioritaires, que ce soit l’éducation, les infrastructures, les routes, l’énergie, ou bien l’agriculture et même le sport. Ainsi, vos critiques n’ont pas lieu d’être», décoche le Chef de l’État, en réponse à ceux qui lui reprochent de s’employer à édifier des infrastructures sportives, entre autres. À entendre les allocutions présidentielles d’hier, les deux événements qui se sont déroulés près du palais d’État d’Iavoloha sont des exemples des actions que l’État mène sur plusieurs fronts, sans négliger aucun secteur.

À deux pas de son bureau, le locataire d’Iavoloha a d’abord inauguré une école primaire publique. Édifiée en 1956, l’établissement scolaire a été rasé et reconstruit. Les six cents élèves démarrent l’année scolaire dans des salles de classe, sur des table-bancs flambant neufs. Ils ont chacun des manuels scolaires, et, à la bibliothèque, un tableau interactif et des tablettes. Après, le Chef de l’État, accompagné du président du Sénat et du Premier ministre, entre autres, a procédé à la pose de la première pierre des aménagements du stade du club de football CFFA.

Soulignant que, contrairement à ce que disent ses détracteurs, «l’éducation constitue bel et bien une priorité», Andry Rajoelina affirme que les efforts étatiques dans ce domaine «figurent parmi les plus remarquables en Afrique». Il cite notamment la construction de plus de huit mille salles de classe à travers le pays «qui nous ont permis de scolariser deux cent mille enfants». Il souligne aussi l’accès aux manuels scolaires pour tous les élèves des écoles publiques du pays, ainsi que l’utilisation des équipements digitaux interactifs dans les nouvelles écoles dites «Manarapenitra».

Sur son compte Facebook, dimanche, Marie Michelle Sahondrarimalala, ministre de l’Éducation nationale, a publié que «tous les enseignants sans qualification pédagogique, et ce, sans exception, seront amenés à suivre une formation pédagogique de 300 heures pour obtenir une attestation de maîtrise de compétences minimales et une autorisation d’enseigner, suivie d’une formation pédagogique obligatoire gratuite de deux ans pour les enseignants du préscolaire, du primaire et du collège».

Principal défi 

S’agissant de la construction des stades et autres infrastructures sportives, Andry Rajoelina défend, en prenant l’exemple des Barea de Madagascar récemment finalistes du Championnat d’Afrique des nations (CHAN), que «ces nouveaux stades ont aidé à rehausser leur niveau et celui des compétitions nationales et ainsi révélé de nouveaux talents». Le Chef de l’État met aussi en avant le rôle du sport comme vecteur d’unité nationale et son impact sur le rayonnement international du pays. La transformation agricole, par ailleurs, figure parmi les axes majeurs du programme étatique pour atteindre «la souveraineté alimentaire».

Durant l’inauguration de l’EPP d’Iavoloha, le président de la République déclare alors : «Nous avons une vision claire du chemin à suivre pour développer le pays et nous travaillons durement. Je ne me laisserai ni distraire ni abattre par les critiques». Il ajoute qu’il compte garder le cap dans les actions de mise en œuvre de la politique étatique malgré les vents contraires. Certes, mais l’accélération de certains projets qui peuvent être qualifiés d’urgents s’avère nécessaire.

En tête de liste de ces projets urgents, il y a la concrétisation des projets énergétiques pour renforcer la production d’électricité et les projets de renforcement de la production et de la distribution d’eau potable. Le communiqué du Conseil des ministres d’hier parle du projet de construction d’une centrale solaire de 100 mégawatts pour le Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA), et de l’installation des groupes thermiques de 105 mégawatts, toujours pour la RIA.

L’État se donne jusqu’à la fin de l’année pour la concrétisation de ce projet de 100 mégawatts d’électricité solaire. Toutefois, d’autres projets de parcs solaires prévus pour être opérationnels avant le Sommet de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) accusent visiblement du retard. Pareillement pour l’installation des groupes de 105 mégawatts, entreposés à Toamasina, dont l’installation devrait débuter en avril.

Le rapport du Conseil des ministres d’hier indique que le transport de ces groupes thermiques de 70 tonnes chacun vers Antananarivo se fera dans deux semaines. Il fallait attendre que les renforcements des ponts sur la Route nationale numéro 2 (RN2) soient faits. Le durcissement du délestage impose à l’État d’accélérer la cadence.

«Il y a des actions de développement qui sont visibles et d’autres qui ne sont pas forcément connues du grand public», indique le locataire d’Iavoloha. Toutefois, les tourments qu’infligent les problèmes sociaux comme le délestage au quotidien de la population tendent à occulter les actions de développement mises en avant par l’État. Le principal défi qui s’impose à l’administration Rajoelina pourrait alors être de poursuivre ses grands projets, tout en apportant des réponses rapides aux urgences sociales.

Garry Fabrice Ranaivoson

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