80E ANNIVERSAIRE DE L’ONU - Un événement planétaire en cours

Le 80e anniversaire des Nations unies a été marqué, hier, lors d’une cérémonie à la veille du début de sa 80e Assemblée générale. Une occasion pour son secrétaire général d’appeler à une transformation de l’Organisation afin de faire face aux défis actuels.

António Guterres, secrétaire général des Nations unies, durant son discours, hier, à New York.

Se transformer pour plus d’efficience et d’efficacité. Tel est le défi que se lancent les Nations unies. À entendre António Guterres, son secrétaire général, il s’agit d’un impératif pour que l’Organisation ne soit pas dépassée par les événements et soit à même de répondre aux défis actuels et futurs.

« Pour relever ces défis, nous devons non seulement défendre les Nations unies, mais aussi les transformer. Tel est l’objectif de l’Agenda 2030, du Pacte pour l’avenir et de l’initiative UN 80 : renouveler les fondations de la coopération internationale et garantir que nous puissions agir concrètement pour les peuples du monde entier », a déclaré António Guterres dans son discours durant la célébration du 80e anniversaire de l’Organisation des Nations unies (ONU), hier, à New York.

L’ONU a été instituée le 24 octobre 1945, avec la signature de la Charte des Nations unies par cinquante et un pays. Madagascar a adhéré à l’organisation mondiale le 20 septembre 1960, soit quelques semaines après son indépendance. Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, la création des Nations unies découle d’une dynamique collective dont l’objectif était de mettre fin au fléau de la guerre et de consolider la paix et la sécurité dans le monde. S’y sont ajoutés le développement de la coopération internationale, ainsi que la promotion et la défense des droits de l’Homme.

« Pourtant, en ce moment, les principes des Nations unies sont attaqués comme jamais auparavant. Alors que nous nous réunissons, des civils sont pris pour cibles et le droit international vacille à Gaza, en Ukraine, au Soudan et ailleurs. Alors que nous nous réunissons, la pauvreté et la colère grandissent, les progrès sur les Objectifs de développement durable (ODD) reculent. Alors que nous nous réunissons, la planète brûle : incendies, inondations, records de chaleur liés au changement climatique », a cependant déploré le secrétaire général de l’ONU.

Un constat partagé par les autres orateurs à l’événement d’hier. Au regard de ce qui s’apparente à de l’attentisme, voire de l’impuissance de l’Organisation face aux défis globaux, certains estiment même qu’elle tend à devenir désuète. « Je ne suis pas du même avis que ceux qui osent dire que l’ONU ne sert plus à grand-chose », a répliqué ainsi Maria Ressa, prix Nobel de la paix en 2021.

Moment décisif

Comme le concède António Guterres, les Nations unies doivent donc se réinventer afin de rester au front pour défendre les valeurs universelles qui ont mené à leur création. Une réforme qui s’impose aussi face à l’évolution du contexte géopolitique. 

« (…) Dans le même temps, nous avançons vers un monde multipolaire, mais sans institutions multilatérales solides, la multipolarité comporte des risques, comme l’histoire de la Première Guerre mondiale nous l’a déjà appris », a indiqué le secrétaire général.

La liste des défis globaux est longue. António Guterres en a donné quelques exemples majeurs précédemment. Il a ajouté, cependant, que « les défis des quatre-vingt prochaines années seront à la fois graves et inéluctables. La lutte contre la guerre et la pauvreté ne prendra pas fin. Mais nous devrons aussi affronter la nature chaotique des crises, la technologie incontrôlée et la militarisation de l’espace», avant de prévenir que « les risques demeurent inimaginables ».

L’ONU mise ainsi sur le Pacte pour l’avenir et l’initiative UN 80 pour engager les réformes qui s’imposent face aux défis actuels et futurs. Adopté lors de la 79e Assemblée générale des Nations unies, le Pacte pour l’avenir fixe une feuille de route commune aux États membres pour renforcer la coopération internationale face aux grands défis mondiaux. L’initiative UN 80, quant à elle, a été lancée cette année par António Guterres. Son but est d’engager des réformes systémiques de l’Organisation afin qu’elle soit plus efficiente et plus efficace dans ses actions.

Au siège des Nations unies, hier, tous les orateurs ont également appelé à l’unité internationale pour répondre collectivement et efficacement à ces défis globaux. « Pour les surmonter, souvenons-nous de ce que nos fondateurs savaient déjà : la seule voie possible est celle de l’unité. Soyons, en ce moment décisif, portés par la lucidité, le courage et la conviction, et réalisons enfin la promesse de paix », a déclaré António Guterres. Face au contexte actuel, le mot paix a justement été martelé par les orateurs d’hier.

« Il existe un mythe persistant : que la paix serait naïve, que la justice ne serait que sentimentale (…) La paix est la poursuite la plus courageuse, la plus pratique, la plus nécessaire de toutes», a soutenu le secrétaire général, qui a ajouté : « En construisant les Nations unies, ils ont créé quelque chose d’extraordinaire: un lieu où toutes les nations, grandes et petites, pouvaient se retrouver pour affronter ensemble des problèmes qu’aucun pays ne peut résoudre seul », faisant référence aux premiers employés de l’Organisation mondiale, qui avaient été des survivants de la Deuxième Guerre mondiale.

Garry Fabrice Ranaivoson

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