SUSPICION DE MEURTRE - La famille de Rasazy Narindra interpelle la justice

Alors que l’affaire Rasazy Narindra reste sans jugement six mois après les faits, sa famille, toujours dans l’attente d’un procès, lance un appel pressant aux responsables.

L’arme du crime retrouvée dans la commune d’Itremo lors d’une opération militaire fin février.

Six mois après l’assassinat de Narindraniaina Ranivoarivony ou Rasazy Narindra, maire nouvellement élue de Mangataboahangy, dans le district d’Ambatofinandrahana, l’enquête judiciaire semble aupoint mort pour ses proches. Son frère, incarcéré depuis mars, n’a toujours pas été jugé. Hier, sa famille a lancé un appel pour que la lumière soit enfin faite sur cette affaire.

Le 29 février, la sage-femme de 31 ans et maire fraîchement investie, a été tuée par balle lors d’une embuscade sur la Route nationale 35, dans la commune d’Itremo. Le véhicule dans lequel elle circulait a été criblé de balles par des criminels lourdement armés. Selon les témoignages, les passagers ont fui sous les tirs et l’ont laissée seule à bord. Elle a été retrouvée morte, atteinte d’une balle en pleine tempe.

Chefs d’inculpation

L’enquête, menée tambour battant dans les jours qui suivent, aboutit à l’incarcération de dix-sept suspects, dont le frère de la victime, le président de la délégation spéciale (PDS) sortant de la commune, un chef de zone administrative et pédagogique, le chauffeur du véhicule, et deux femmes placées à Antanimora. 

Assassinat avec préméditation, association de malfaiteurs, détention illégale d’armes et usurpation d’identité constituent les chefs d’inculpation.La victime aurait entrepris un audit des finances communales dès son entrée en fonction. Elle aurait également dénoncé des détournements de fonds publics et refusé l’imposition d’un PDS à la tête de la commune. Ces prises de position pourraient avoir motivé le crime, selon les enquêteurs.

Le parquet d’Antananarivo avait affirmé que des preuves accablantes ont été recueillies, précisément des échanges téléphoniques entre les commanditaires et les exécutants. L’entourage de Rasazy Narindra rappelle que des promesses avaient été faites pour accélérer l’enquête, mais que six mois plus tard, aucune audience n’a eu lieu. Le frère de la défunte reste en détention préventive, sans jugement. « Leur mère est profondément affectée par cette situation. Sa douleur est immense, au point qu’ellesemble perdre courage », confie un proche.

Gustave Mparany

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