Une santé en or, c’est le plus grand trésor. C’est plus que jamais vrai. Rien ne vaut la santé. Une bonne santé permet de travailler et de produire pour soi et pour le pays. Une bonne santé, c’est une économie de faite en évitant les traitements, les soins et les médicaments qui grèvent le budget de beaucoup de foyers. Aucun développement n’est possible si la population n’est pas en bonne santé.
Le domaine de la santé mérite donc ainsi qu’on en parle, et c’est l’esprit de ce dossier. C’est à la fois un état des lieux, un tableau de bord pour se situer et un agenda pour les chemins à faire.
Il faut le dire tout de suite, et les statistiques dans ce dossier l’attestent, beaucoup de chemin reste à faire concernant la santé.
Les soins, les traitements et les médicaments sont hors de portée du pouvoir d’achat de la majorité des Malgaches. À preuve, les nombreux appels SOS lancés sur les réseaux sociaux pour sauver des enfants, des femmes et des hommes souffrant de diverses maladies. C’est la seule issue en attendant la création d’une sécurité sociale qui ne figure pas dans les projets. Même les ONG sont dépassées par la demande de soutien pour soigner des malades. Pour être malade, il faut être riche, sinon on meurt facilement. Eh oui, la santé est devenue un bien précieux.
Les hôpitaux publics et les centres de santé publics se trouvent également dans un état délabré. Le manque de médecins et d’équipements bloquent les soins et les traitements, malgré la bonne volonté des médecins. Ils font carrément des miracles au quotidien, et l’on sait dans quelles conditions ils travaillent.
La part du PIB réservée à la santé reste symbolique, ce qui explique cela. Ceci dit, l’État fait de la santé une priorité, à l’image de la construction des hôpitaux manarapenitra dans diverses régions. Certains services ont été dotés de nouveaux équipements pour diverses unités de soins. Mais dans beaucoup de districts, les efforts à faire restent colossaux. Il existe pas mal de districts où il n’y a ni maternité, ni centre de soins, ni pharmacie…
L’État a également crée Pharmalagasy, une usine pharmaceutique censée produire des médicaments génériques à moindre prix. Mais il n’y a pas que les infrastructures. Le plus difficile est de rehausser le niveau d’éducation et de culture de la population pour qu’elle puisse assimiler les principes d’hygiène, l’alimentation des bébés, les vaccinations obligatoires, le planning familial…Ce n’est pas le plus facile et c’est un véritable challenge de sensibiliser une population pauvre et dépourvue d’éducation. Les résultats sont d’ailleurs infimes. C’est la raison pour laquelle on a du mal à se défaire d’une épidémie de palu, de poliomyélite, de peste ou de choléra. La saleté est devenue un nouvel animal de compagnie dans beaucoup de foyers.
Il y a tout à faire en matière de santé et tout est urgent.
Sylvain Ranjalahy