SADC - Madagascar obtient gain de cause pour les îles

 La SADC reconnaît désormais les besoins spécifiques des États insulaires. Madagascar a obtenu cette avancée et veut la traduire en actions concrètes.

Le Conseil des ministres de la SADC a pris fin jeudi.

Le plaidoyer de Madagascar en faveur des États insulaires au sein de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a porté ses fruits. Lors du Conseil des ministres, qui s’est achevé jeudi au CCI Ivato, la demande de la Grande Île visant à mieux prendre en compte la situation des pays insulaires membres a été intégrée aux résolutions finales. Désormais, les décisions adoptées par l’organisation régionale devront inclure les spécificités et besoins des îles, longtemps marginalisées dans les processus de décision.

« Le message a été clairement adressé aux représentants des pays membres :ne pa s oublier les États insulaires dans la conception des projets, notamment en matière d’infrastructures et de promotion de l’industrialisation. Il ne reste plus qu’à concrétiser ces engagements », a déclaré Éric Ratsimbazafy, président du comité permanent des hauts fonctionnaires de la SADC.

Intégration aux initiatives régionales

Cette reconnaissance ouvre la voie à une meilleure intégration des îles dans les initiatives régionales, qu’il s’agisse de connectivité, de commerce ou de développement économique. L’adoption de cette résolution marque un changement d’approche au sein de la SADC, où les grandes puissances continentales ont longtemps dicté l’agenda, reléguant au second plan les problématiques spécifiques des États insulaires. Pour Madagascar, Maurice, les Comores et les Seychelles, cette reconnaissance officielle constitue une opportunité d’inscrire enfin leurs priorités dans les programmes régionaux.

Les enjeux sont considérables. Sur le plan des infrastructures et de la connectivité, les liaisons maritimes et aériennes entre îles et continent restent insuffisantes, freinant à la fois les échanges commerciaux et le développement du tourisme. Sur le plan environnemental, les îles sont en première ligne face aux cyclones et à la montée des eaux, ce qui exige des programmes régionaux plus ciblés en matière de résilience climatique. Enfin, l’industrialisation adaptée aux réalités insulaires est un autre défi majeur : l’intégration aux chaînes de valeur régionales passe par des investissements dans des secteurs stratégiques comme l’agroalimentaire, la pêche ou les énergies renouvelables.

Si cette avancée diplomatique ouvre de nouvelles perspectives, le véritable défi réside désormais dans la mise en œuvre. Les promesses devront se traduire par des projets concrets et des financements dédiés, faute de quoi les États insulaires risquent de rester dans l’ombre des grandes nations continentales. Madagascar, qui a initié ce plaidoyer, sera attendu sur sa capacité à maintenir la pression diplomatique et à transformer cette victoire politique en résultats tangibles.

Tsilaviny Randriamanga

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