COMMERCE RÉGIONAL - L’élevage s’adapte aux exigences africaines

 À l’occasion du 45e Sommet de la SADC, Madagascar affiche son ambition pour l’élevage. Le pays vise à renforcer la sécurité alimentaire et à conquérir le marché africain. 

Le  ministre de l’Agriculture et de l’Élevage,  Sergio Hajarison François. 

Sous la houlette de François Sergio Hajarison, ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, le pays déploie une stratégie en quatre volets : harmoniser les produits avec les standards africains, développer les filières d’exportation, moderniser les infrastructures commerciales (corridors, plateformes, accords SADC et ZLECAF), et améliorer à la fois la quantité et la qualité de la production. « Nous voulons un élevage capable de garantir la sécurité alimentaire nationale, tout en répondant aux exigences du marché africain », déclare le ministre.

Les filières ciblées incluent les bovins, ovins, caprins, porcs, volailles, abeilles et vers à soie – choix fondé sur leur adaptation climatique, leur potentiel économique et culturel, la disponibilité des ressources et les débouchés. Le lait, jugé stratégique, est au cœur des programmes dédiés, combinant amélioration génétique, nutrition du bétail et santé animale pour répondre aux normes exigées.

Intégration régionale

Cette ouverture régionale s’inscrit dans une transformation agricole axée sur deux piliers : la professionnalisation des exploitations familiales via leur intégration aux chaînes de valeur, et le développement de l’agribusiness grâce aux investissements privés, à l’agriculture industrielle et aux pratiques biologiques.

Le PSAEP (Programme sectoriel agricole, élevage et pêche), couvrant l’horizon 2016-2025 et promis à actualisation, encadre cette vision stratégique. Sur le terrain, le Food Systems Resilience Programme (FSRP), financé à hauteur de 228 millions de dollars, est déployé dans 17 régions pour renforcer la résilience alimentaire, développer l’irrigation, offrir des intrants et des formations, et promouvoir la commercialisation régionale.

Bien que le riz reste au centre de la sécurité alimentaire, soutenu par le manioc, le maïs et d’autres cultures vivrières, l’élevage professionnalisé se profile comme un moteur de croissance. « Notre objectif est de renforcer notre autonomie alimentaire tout en créant des opportunités d’exportation », rappelle le ministre. En complément, les lois n°2020-003 sur l’agriculture biologique et n°2022-002 sur l’agrégation agricole instaurent un cadre favorable aux partenariats public-privé et aux investissements.

En misant sur la modernisation, l’organisation des filières et la conformité aux standards continentaux, Madagascar entend ainsi consolider sa place sur le marché africain, tout en sécurisant son approvisionnement national.

Irina Tsimijaly

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne