PROFESSEUR LOVANIAINA JOELSON RAKOTOSON - « Les asthmatiques ne doivent jamais se séparer de leur broncho-dilatateur »

La saison hivernale n’est pas de tout repos pour ceux qui souffrent de maladies respiratoires. Le professeur Lovaniaina Joelson Rakotoson livre quelques conseils pour réduire les malaises.


L’asthme est décrit comme un état et non une maladie. Pouvez-vous expliquer ?

L’asthme est considéré comme un état plutôt qu’une maladie. En effet, il reflète une particularité du corps : certaines personnes ont des voies respiratoires particulièrement sensibles. Cet état accompagne donc l’individu au quotidien. Ce n’est pas une maladie qu’on attrape comme la grippe ou la fièvre. Toutefois, en raison de différents facteurs extérieurs caractérisés par une hyperactivité bronchique, l’asthme devient une maladie qui attaque les voies respiratoires. La respiration devient sifflante, un serrement dans la poitrine est ressenti, et le patient a du mal à respirer.

Quel serait le ou les meilleurs traitements pour un asthmatique ?

La saison hivernale favorise souvent l’apparition des maladies respiratoires, dont l’asthme, car les voies respiratoires sont fragilisées par le froid. Le passage de l’hiver vers l’été est également propice à la manifestation des maladies respiratoires. Le meilleur traitement est de ne pas favoriser les facteurs extérieurs et environnementaux à l’individu vivant avec un état fragile des voies respiratoires. Les asthmatiques n’aiment pas les changements de température, la pollution, les poussières, les fumées et même l’émanation provenant des ordures, des déchets industriels et tout ce qui provoque des allergies comme la grippe, les moisissures, le pollen, les poils d’animaux, les plumes d’oiseaux, les émanations des charbons et du bois de chauffe, le parfum, les fortes odeurs d’anti-moustiques et surtout les cigarettes. Aussi, autant que possible, il faut éviter à tout prix ces divers facteurs que les voies respiratoires n’apprécient pas.

Que faire au cas où les voies respiratoires sont déjà en difficulté ?

Un asthmatique sait qu’il vit avec cet état. Un professionnel de santé lui aurait déjà fait savoir les traitements et les comportements qu’il doit adopter. Un asthmatique ne doit jamais se séparer de son broncho-dilatateur, le salbutamol spray, en cas de crise ou non. Ce petit matériel doit accompagner la vie de l’asthmatique comme son téléphone portable ou son portefeuille. Il aide instantanément à l’ouverture des voies respiratoires, et une ou deux bouffées peuvent assurer cette ouverture pendant quatre heures. En cas de crise, il peut prendre quatre bouffées de suite et jusqu’à vingt bouffées par jour. Il doit se munir du spray, car les manifestations liées à une ou des allergies peuvent apparaître à n’importe quelle heure et n’importe où.

 Un asthmatique doit-il alors prendre des médicaments à vie, comme les hypertendus ou les diabétiques ?

Cela dépend de la phase de l’asthme. Est-ce un asthme intermittent, asthme persistant léger, modéré ou persistant ? Pour les asthmatiques intermittents, des prises de bouffée de salbutamol à la demande suffisent. Pour les autres cas, il importe de procéder à des traitements de fond avec des prises quotidiennes de spray allant de trois à six mois. Les asthmatiques ne doivent pas avoir peur, ni refuser, ni négliger le spray. C’est le meilleur médicament d’urgence et à long terme et dont les caractéristiques visent à rendre les voies respiratoires à l’aise.

Mirana Ihariliva

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