PROCRÉATION - Le recours à une mère porteuse reste illégal

Certains couples éprouvent des difficultés à avoir  des enfants.

Sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, les publications proposant des services de mères porteuses se multiplient. Certaines affichent des messages tels que : « Y a-t-il une mère porteuse par ici ? ». D’autres décrivent une candidate présumée : une femme malgache à la peau claire, âgée de 27 ans, mère d’un enfant, avec son numéro de téléphone bien visible. Certaines vont même jusqu’à proposer directement leurs services, en écrivant : « Je peux être une mère porteuse pour vous si vous êtes intéressés ».

À Madagascar, le recours à une mère porteuse est pourtant illégal. La gestation pour autrui est contraire à l’ordre public, car assimilée à un abandon d’enfant. Cette infraction est punie par le Code pénal. Cela peut entraîner une peine d’emprisonnement de 1 à 3 ans, ainsi qu’une amende allant de 100 000 à 1 350 000 ariary.

Aujourd’hui, la société malgache demeure largement opposée à la maternité de substitution. Le législateur ne s’est pas réellement penché sur la question, estimant qu’avec une forte croissance démographique, cette pratique n’a pas lieu d’être.

Seule chance

Pourtant, certains couples franchissent le pas. L’infertilité, les fausses couches répétées ou encore la pression sociale et familiale peuvent les amener à recourir à une mère porteuse. Lorsqu’une femme ne peut pas mener une grossesse en raison d’un problème de santé grave, d’une absence d’utérus, ou encore après plusieurs échecs douloureux, la gestation pour autrui peut apparaître comme la seule chance d’avoir un enfant biologiquement lié au couple.

Dans une société où la parentalité est fortement valorisée, l’incapacité à procréer entraîne parfois stigmatisation et tensions au sein du foyer, ce qui pousse certains à chercher des solutions malgré les risques juridiques.

Face à ce phénomène, le Dr Andriamaro Rakotobe, du Centre de Fertilité de Madagascar, prévient : « Cela n’est absolument pas conforme à la loi. »

Si, autrefois, les cas concernaient surtout des proches prêts à aider bénévolement, la tendance actuelle montre que des personnes étrangères aux parents biologiques se proposent désormais contre rémunération.

Selon une source juridique, la loi malgache reste floue en cas de litige entre parents biologiques et mères porteuses. En théorie, dans l’intérêt supérieur de l’enfant, il est possible de reconnaître un enfant né d’une mère porteuse et d’établir un lien de filiation, notamment par adoption par la mère biologique. Mais dans la pratique, l’absence de cadre précis facilite les fraudes et les falsifications concernant l’origine réelle de l’enfant.

Mialisoa Ida

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