Le 45e Sommet de la SADC, accueilli le 17 août à Madagascar, est vu comme une opportunité pour développer les échanges régionaux et valoriser les richesses locales.
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Le député Tojosoa Idéal Randrianasolo, élu de Vangaindrano. |
Le 45e sommet de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), prévu le 17 août à Madagascar, réunit quinze pays membres et s’annonce comme un rendez-vous majeur pour l’intégration régionale. Plusieurs élus y voient une opportunité stratégique pour renforcer les échanges économiques et valoriser les richesses locales.
Pour Tojosoa Idéal Randrianasolo, député de Vangaindrano (région Fitovinany), cet événement pourrait servir de tremplin : « C’est l’occasion de renforcer nos liens avec les pays voisins, de tirer pleinement parti du marché commun et de nous inscrire dans des projets structurants. » Parmi les retombées espérées figurent la création d’emplois, l’ouverture de nouveaux débouchés commerciaux, le développement des infrastructures et l’amélioration de l’accès à l’énergie. Mais l’élu rappelle que ces perspectives dépendent aussi d’investissements concrets : routes, ports, stockage, alignement des politiques économiques.
La région Sud-Est de Madagascar illustre le potentiel du pays. Sur le plan agricole, elle concentre plusieurs filières porteuses. Le café, issu des variétés Arabica et Robusta, a généré 57 000 tonnes de café vert en 2023, selon la FAO. La vanille, produit phare, représente près de 80 % de la production mondiale, avec 4 400 tonnes exportées lors de la campagne 2023-2024, en grande partie issues du Sud-Est.
Un tissu productif
Le pays se distingue aussi par sa production de clous de girofle, estimée à 23 000 tonnes, ainsi que par le litchi, dont les volumes, bien qu’en retrait par rapport au pic historique des années 2000, restent substantiels. À cela s’ajoutent poivre, épices, riziculture côtière et artisanat local (tissage de vacoa, sculpture sur bois).
Pour l’élu, la priorité est désormais à la transformation locale : « Nous devons transformer nos produits sur place – jus de litchi, huile essentielle de girofle, café de spécialité – pour créer plus de valeur et d’emplois. » La pêche artisanale (crevettes, crabes, poissons) et le potentiel touristique – plages, canal des Pangalanes, forêts tropicales – complètent ce tableau économique.Au-delà des échanges diplomatiques, le sommet est aussi perçu comme une vitrine pour les territoires. « Si chaque région parvient à mettre en avant ses atouts, nous pourrons attirer des investisseurs et mieux positionner nos produits sur le marché régional », conclut Tojosoa Idéal Randrianasolo.
Irina Tsimijaly