Le pasteur Zaka Andriamampianina a été élu président de l’Église réformée de Madagascar (FJKM). Son élection marque un renouveau et une volonté de renforcer le rôle social et spirituel de l’institution.
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Le pasteur Zaka Andriamampianina succède à Irako Andriamahazosoa. |
Le pasteur Zaka Andriamampianina a été élu président de l’Église réformée de Madagascar (FJKM), marquant une nouvelle étape dans la vie de l’institution. Il a obtenu 177 voix, confirmant un large soutien de la part des délégués lors d’un scrutin où 147 voix étaient initialement attendues, un résultat qui souligne l’adhésion massive à sa candidature.
Parallèlement, le bureau de l’Église a été renouvelé avec l’élection de Tahiry Ny Rina Randriamasinoro, député du Tiako i Madagasikara (TIM) et figure de l’opposition, ainsi que Hery Rafalimanana, ancien président de la Délégation spéciale d’Antananarivo, et bien d’autres figures politiques. La présence de ces personnalités politiques met en lumière la porosité entre sphère religieuse et sphère politique, sans pour autant remettre en cause l’indépendance institutionnelle du FJKM.
Une Église frondeuse
Historiquement, la FJKM a toujours joué un rôle critique et frondeur dans la vie politique à Madagascar. Toutefois, durant le mandat de Marc Ravalomanana à la présidence de la République, l’Église avait été largement influencée par le pouvoir en place, avec une majorité de membres affichant un alignement politique. D’ailleurs, l’ancien président a assuré le rôle de vice-président de la FJKM, renforçant ainsi l’implication de la politique dans les affaires de l’Église.
L’élection de Zaka Andriamampianina et la composition actuelle du bureau pourraient marquer un retour à une posture plus indépendante et critique, renforçant le rôle spirituel, social et moral de l’institution.
Cette nouvelle direction pourrait également impulser une dynamique de modernisation au sein de la FJKM, en promouvant des initiatives dans l’éducation, la santé et le développement communautaire. Elle offre l’opportunité à l’Église de jouer un rôle de médiateur dans les débats publics et de soutenir plus activement les communautés locales dans leurs projets de développement.
Tsilaviny Randriamanga