ÉDUCATION - CEG - Des bourses pour encourager la scolarisation des filles

La Banque mondiale finance, via le programme EAGER, l’attribution de bourses destinées à encourager la scolarisation des collégiennes dans les régions vulnérables du pays.

Des élèves du CEG Anosibe, en 2022.

«Ce programme vise à renforcer l’éducation des filles et à favoriser leur maintien à l’école », indique une source au ministère de l’Éducation nationale. L’initiative cible les élèves des classes de T6, T7 et T8 dans les collèges d’enseignement général (CEG) de seize régions et soixante-huit circonscriptions scolaires. Chaque bénéficiaire reçoit 60 000 ariary, versés à la caisse école de l’association des parents d’élèves (Feffi), afin de couvrir les cotisations parentales servant à rémunérer les enseignants non fonctionnaires. En cas d’excédent, la somme restante est répartie entre les autres élèves de l’établissement, afin d’alléger la contribution des familles.

Une allocation complémentaire est également prévue pour les parents des bénéficiaires : 190 000 ariary pour les élèves de T6, 140 000 ariary pour celles de T7, et 110 000 ariary pour celles de T8. Son versement est conditionné à la présence de l’élève durant toute l’année scolaire. Pour les redoublantes, la participation aux examens bimestriels, justifiée par la présentation des bulletins de notes, est obligatoire. Toute absence prolongée ou non-participation aux examens entraîne la suppression de l’aide.

Décrochage

Les données soulignent la fragilité du parcours scolaire à Madagascar. 

« Sur 100 enfants malgaches, seuls 15 fréquentent l’école maternelle, 76 vont à l’école primaire, 27 accèdent au premier cycle du secondaire et seulement 13 poursuivent jusqu’au deuxième cycle », rappelait Christine Jaulmes, représentante de l’Unicef à Madagascar, lors de la Journée de l’enfant africain en 2024.

Les jeunes filles restent les premières victimes du décrochage scolaire. Le mariage précoce, qui concernerait 39 % d’entre elles avant l’âge de 18 ans, réduit leurs perspectives éducatives. À cette cause s’ajoutent les difficultés économiques, qui poussent certains enfants à travailler pour contribuer aux revenus familiaux, ainsi que l’éloignement géographique des établissements et la perception, encore répandue, que l’éducation ne justifie pas ses coûts et ses efforts.

Les enseignants rappellent toutefois que la situation ne se limite pas aux filles. « Eux aussi abandonnent l’école pour soutenir leurs familles », témoignent certains professionnels de l’éducation.

Miangaly Ralitera

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