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Rivo Andriamanalina, président de l’Association Agro-Industrie de Madagascar (AIM). |
Madagascar, riche en ressources agricoles, mise désormais sur l’agro-industrie afin de transformer ses matières premières en produits à forte valeur ajoutée et d’accroître sa compétitivité sur les marchés régionaux et internationaux. Dans ce contexte, des produits comme la vanille, le cacao et les légumes frais ou conditionnés constituent des leviers stratégiques pour stimuler l’économie nationale.
Selon Rivo Andriamanalina, président de l’Association Agro-Industrie de Madagascar (AIM) : « Nous achetons les matières premières auprès des agriculteurs locaux, les transformons sur place, puis les mettons sur le marché sous forme de produits industriels ou finis ». Il ajoute : « C’est cette chaîne de valeur complète qui permet de créer des emplois, d’augmenter les revenus des producteurs et de répondre aux besoins des consommateurs malgaches comme internationaux ».
En 2025, la production nationale de vanille est estimée à environ 3 000 tonnes, représentant près de 80 % de l’offre mondiale. Cependant, le prix de la gousse a chuté à environ 50 dollars/kg, révélant une situation difficile pour les producteurs.
Cependant, le cacao malgache se distingue par sa qualité aromatique recherchée. En 2025, la production nationale est estimée à 20 000 tonnes, avec des exportations d’une valeur de 37,5 millions de dollars selon African Exponent.
« Ces produits frais ou conditionnés sont très demandés dans les pays membres de la SADC, qui doivent souvent importer ces denrées », précise Rivo Andriamanalina. Pour lui, la transformation locale constitue une opportunité de répondre à ces besoins tout en renforçant la compétitivité régionale.
Il rappelle toutefois que « le principal défi reste la structuration solide des filières. Nous disposons de ressources abondantes et diversifiées, mais les producteurs et transformateurs font encore face à des difficultés pour sécuriser et standardiser l’approvisionnement en matières premières ».
Rivo Andriamanalina insiste sur la durabilité : « Produire, c’est aussi préserver : les sols, l’eau, la biodiversité et les communautés locales. Chez AIM, nos membres appliquent chacun des politiques RSE ambitieuses, intégrant l’efficacité énergétique, la réduction des déchets et le soutien aux populations environnantes ».
« Notre vision est de structurer la filière tout en assurant sa pérennité pour les générations futures ».
Irina Tsimijaly