Hier, les petits producteurs ont été mis en avant à la Semaine de l’industrialisation de la SADC. Des financements adaptés renforcent leur rôle économique.
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À l’occasion de la Semaine de l’industrialisation de la SADC, les petits producteurs ont été reconnus comme des acteurs clés de la transformation agro-industrielle. |
Lors de la troisième journée de la Semaine de l’industrialisation de la SADC, tenue au Novotel Alarobia, les discussions ont mis en avant le rôle des petits producteurs dans la transformation économique de la région. Organisée par la conférence des Minoteries de l’océan Indien, en partenariat avec le Fonds international de développement agricole (FIDA), la rencontre avait pour thème : « Financer une révolution agro-industrielle inclusive : mobiliser l’innovation, l’investissement et le commerce intra-africain pour une SADC transformée ».
Le FIDA, seul organisme financier international dédié à l’agriculture et au monde rural, soutient des projets qui impliquent directement les petits producteurs. Selon ses représentants, « le manque de financement reste une contrainte majeure, mais nous intervenons pour atteindre les populations rurales, en particulier les plus vulnérables ».
À Madagascar, un projet avec la société Soafiary SA montre comment l’investissement peut intégrer les petits producteurs dans les chaînes de valeur. Le projet prévoit l’achat de grains et de légumineuses auprès de 4 000 ménages agricoles, dont 35 % dirigés par des femmes et 30 % par des jeunes. Il inclut aussi la distribution d’intrants agricoles à 2 000 producteurs et le développement de la collecte à hauteur de 15 000 tonnes par an.
Mécanismes de financement
Le FIDA mobilise divers types de financements, alliant ressources publiques, en collaboration avec les États, et capitaux privés issus d’entreprises, de banques ou de coopératives. En partenariat avec plusieurs acteurs, il met en place des solutions concrètes pour les petits producteurs, telles que l’accès aux intrants, le recours aux plateformes numériques ou encore l’utilisation d’énergies renouvelables. Les investissements non souverains, destinés directement aux PME rurales, prennent une place de plus en plus importante dans son action.
Avec un portefeuille de 7 milliards de dollars dans la région, le FIDA mobilise aussi des fonds climatiques, des investissements à impact, et des outils de réduction des risques pour attirer d’autres bailleurs.
« Le secteur privé devient un cofinanceur actif. Il fournit aussi des intrants, des technologies, et joue un rôle dans la structuration des chaînes de valeur », a précisé un intervenant.
Le Centre de la SADC pour la finance du développement (DFRC) soutient cette approche. Il appelle à renforcer les capacités des institutions locales, améliorer l’environnement réglementaire, et appuyer les projets agro-industriels à fort potentiel.
Comme l’a résumé un participant : « Les petits producteurs peuvent devenir un moteur de croissance s’ils disposent des bons outils et de financements adaptés ».
Irina Tsimijaly