COUPURES DE COURANT - Les travailleurs à bout de souffle

Des techniciens de la Jirama interviennent pour une réparation.

À Antananarivo, les coupures de courant quotidiennes sur le Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA) se multiplient et s’intensifient, plongeant entreprises et travailleurs dans une situation critique. Ces interruptions fréquentes et imprévisibles affectent directement la productivité et les conditions de travail, suscitant inquiétude et frustration dans plusieurs secteurs économiques.

Les réunions sont souvent brutalement interrompues par ces coupures répétées. « Quand l’électricité saute, on est obligés d’arrêter tout, et parfois on ne peut pas récupérer les données ou la production perdue », confie Mbolatiana Randriamiadana, responsable d’atelier au centre-ville. Ces interruptions entraînent des pertes d’heures de travail, l’arrêt soudain de machines et, par conséquent, d’importants dégâts financiers.

Commerces, bureaux, ateliers et services administratifs doivent composer avec cette instabilité chronique. Dans certains cas, les activités ralentissent, voire s’arrêtent complètement, menaçant la survie économique des structures concernées.

Frustration

Les travailleurs en subissent également les conséquences. Outre la frustration liée à l’interruption de leur activité, certains sont contraints de prolonger leurs horaires pour rattraper le temps perdu. « Nous sommes obligés de travailler tard, car nous n’avons pas d’autres sources d’énergie. Il faut toujours attendre le retour de l’électricité », explique Claude Andrianarison, employé dans un multiservice.

« On est à bout de souffle», témoigne Angélica, salariée d’une entreprise de services. « Chaque jour, on ne sait pas à quel moment le courant va être coupé. Cela complique tout, même notre moral. On espère vraiment que la situation va s’améliorer bientôt. »

Alors qu’aucune coupure ne devrait survenir en journée, la réalité est tout autre. Des délestages prolongés plongent régulièrement des quartiers entiers dans le noir pendant plusieurs heures. Le programme de délestage tournant prévu pour le RIA, estimé à trois heures, est rarement respecté. La Société nationale d’eau et d’électricité (Jirama) avance régulièrement des « pannes techniques » pour justifier ces coupures répétées.

Mialisoa Ida

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