Point d’orgue de sa visite d’État, la présidente slovène a été reçue avec les honneurs par son homologue malgache, au palais d’Iavoloha, hier. Après un entretien d’une heure, les deux chefs d’État ont affirmé leur volonté de dynamiser la coopération bilatérale entre les deux pays.
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Poignée de main entre le président Andry Rajoelina et la présidente Nataša Pirc Musar, sur le perron du palais d’Iavoloha, hier. |
Inédite et historique. Ce sont les mots avec lesquels Andry Rajoelina, président de la République, qualifie la visite d’État de son homologue slovène, Nataša Pirc Musar. Une visite qui a également une portée «stratégique», ajoute-t-il.
Comme l’ont souligné les deux présidents, au-delà de la symbolique, il s’agit d’une volonté de renforcer les liens d’amitié et de dynamiser la coopération bilatérale entre les deux pays. Le fait que Nataša Pirc Musar soit la première cheffe d’État slovène à visiter la Grande Île a été souligné par le locataire d’Iavoloha. Pour sa part, elle a également fait remarquer qu’elle est «la première présidente d’un pays membre de l’Union européenne à effectuer une visite d’État à Madagascar».
Sans détour, lors de la déclaration conjointe des deux présidents, Andry Rajoelina déclare alors que «cette visite d’État constitue une opportunité historique pour relancer et structurer notre partenariat». Un point sur lequel ils sont en phase, à entendre les propos de Nataša Pirc Musar. La présidente slovène affirme, en effet, que «ce geste n’est pas simplement symbolique. Il s’agit d’un message clair : la Slovénie considère Madagascar comme un partenaire avec lequel elle souhaite construire une relation durable, forte et mutuellement bénéfique».
Il a été indiqué, hier, que Madagascar et la Slovénie fêteront les 20 ans de leur coopération bilatérale en 2026. Dans les faits, toutefois, la matérialisation de ces deux décennies de liens bilatéraux n’est pas perceptible. Les actions slovènes dans la Grande Île se font essentiellement via l’organisation caritative catholique Caritas Slovénie. Fondée en 1990, les engagements internationaux de cette organisation portent sur l’accès à l’eau potable, la sécurité alimentaire, l’éducation et l’accès aux soins de santé.
La présidente Nataša Pirc Musar note qu’effectivement, «notre partenariat repose également sur une longue présence historique des missionnaires slovènes à Madagascar», en exprimant sa joie quant à la présence du père Pedro Opeka à Iavoloha, hier. Bien qu’étant de nationalité argentine, le fondateur d’Akamasoa a des origines slovènes. À écouter les allocutions des deux chefs d’État, hier, les deux pays comptent aller plus dans le concret et diversifier le champ de leur coopération bilatérale.
Domaines prioritaires
Andry Rajoelina affirme justement que «la relance de la coopération bilatérale» est l’un des «trois axes structurants» qui ont émergé durant leurs échanges en tête-à-tête, à Iavoloha. À s’en tenir à son discours, la Grande Île souhaite que cette «relance et structuration» de la coopération avec la Slovénie porte sur «des domaines prioritaires» comme la transformation agricole et la sécurité alimentaire, la transformation énergétique et la protection de l’environnement, le renforcement du capital humain, le développement durable, la santé et l’éducation.
Mettant l’accent sur l’autonomisation des femmes et l’importance qu’il accorde au planning familial, comme parmi les axes de lutte contre la pauvreté, le locataire d’Iavoloha «salue l’intérêt de la Slovénie pour accompagner nos efforts et pour soutenir les initiatives concrètes dans ces différents domaines porteuses d’impact pour notre population». La présidente slovène souligne, justement, que le développement du capital humain est un des thèmes majeurs de leur rencontre.
Étant en visite d’État, la présidente slovène a été reçue avec tous les honneurs protocolaires. À l’issue des vingt-et-un coups de canon qui ont accompagné son trajet jusqu’à Iavoloha, où elle est arrivée à 11 heures, Nataša Pirc Musar a été accueillie à l’entrée de la cour d’honneur par son homologue malgache. Après les honneurs militaires et les hymnes nationaux des deux pays, ainsi que la photo sur le tapis rouge, puis sur le perron du palais d’État, les deux présidents se sont entretenus durant une heure.
À l’issue du tête-à-tête entre les deux présidents, la volonté des deux pays à «démarrer un nouveau chapitre» dans leur coopération bilatérale a été matérialisée par la signature d’un «mémorandum d’entente sur des consultations politiques régulières». Une première étape dans la redynamisation des relations entre les deux pays. Il s’agit d’un mécanisme qui institutionnalise les échanges bilatéraux entre deux pays, sur des questions d’intérêt commun. Ici, il est question de se consulter régulièrement sur les dossiers africains et européens, d’explorer des partenariats économiques et technologiques, de renforcer la coordination aux Nations unies.
Sur ce point, Nataša Pirc Musar affirme alors qu’avec Andry Rajoelina, ils ont convenu d’un soutien mutuel pour la candidature de Madagascar à siéger au sein du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, et pour celle de la Slovénie au sein du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. L’événement d’Iavoloha a notamment été marqué par la plantation d’un palissandre dans le jardin du palais d’État, par les deux présidents, afin de marquer la solidité et la durabilité des liens d’amitié entre les deux pays.
Garry Fabrice Ranaivoson