TOAMASINA ET MAHAJANGA   - L’intoxication alimentaire fait des victimes

La vigilance est de rigueur. Plusieurs cas d’intoxication alimentaire ont été enregistrés ces derniers jours dans les villes côtières de Toamasina et Mahajanga.

Une victime d’intoxication alimentaire à Mahajanga.

L’intoxication alimentaire gagne du terrain. Des cas ont été signalés à Mahajanga et à Toamasina en début de cette semaine. Treize personnes ont dû être hospitalisées, dont sept à Mahajanga et six à Toamasina.

À Mahajanga, les victimes avaient consommé de la charcuterie achetée dans une grande surface, à l’occasion de la fête des Pères, selon des sources avisées. Trois personnes, dont deux adultes et un enfant, ont perdu la vie.

À Toamasina, six personnes, dont deux enfants, ont été admises à l’hôpital lundi soir, présentant des symptômes tels que des vomissements et des diarrhées. Ces personnes auraient consommé un gâteau local au chocolat, le « godrogodro », acheté auprès d’un vendeur ambulant. « Leur état de santé est jugé stable et leur pronostic vital n’est pas engagé », selon une source policière citant des professionnels de santé.

Un médecin spécialiste en toxicologie explique que « l’intoxication alimentaire peut être provoquée par des aliments périmés, avariés, souillés par des microbes ou qui ont subi une altération. Elle peut entraîner des problèmes digestifs, tels que des vomissements ou des diarrhées. Certaines intoxications peuvent aller jusqu’à affecter le système nerveux périphérique, y compris les nerfs respiratoires, causant une détresse respiratoire ».

Failles

Un toxicologue alerte également sur la dangerosité du Clostridium botulinum, une bactérie responsable du botulisme, potentiellement mortelle. 

« Elle peut se développer lorsque les aliments ne sont pas correctement conservés», indique cette source. « Les coupures de courant, fréquentes, peuvent rompre la chaîne du froid et favoriser le développement de bactéries », note une autre source.

Le toxicologue recommande de ne jamais recongeler une viande une fois décongelée et rappelle que ce type d’aliment, très périssable, ne devrait pas être conservé plus de 48 heures au réfrigérateur. D’autres produits comme les œufs, les fruits de mer, doivent également faire l’objet d’une attention particulière.

Ces incidents tragiques mettent en lumière les nombreuses failles du système de contrôle sanitaire à Madagascar. La surveillance de la chaîne alimentaire, de la production à la conservation jusqu’à la vente, reste insuffisante, voire absente. Des produits avariés ou périmés continuent d’être écoulés librement sur les marchés, et les coupures d’électricité prolongées compromettent gravement la conservation des denrées alimentaires.

Face à cette situation, le ministère de l’Industrialisation et du Commerce annonce un renforcement des contrôles sur les produits de consommation. 

« Ces opérations de contrôle sont menées régulièrement, mais à l’approche des fêtes, elles seront intensifiées. Le nombre d’interventions et de sites à inspecter va considérablement augmenter », indique une source au sein du ministère.

Miangaly Ralitera

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