La coupe est pleine pour les restaurateurs et opérateurs économiques dont des responsables de grande distribution à Mahajanga. La célébration de la fête nationale est compromise pour les concernés. Il n'y a plus aucun espoir.
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La délégation de la DAS chez le gouverneur. |
Depuis la décision des autorités dirigées par le gouverneur de la région Boeny, Mokhtar Andriantomanga, de suspendre le commerce et vente des produits charcutiers ou viande transformée, charcuterie, le 18 juin dernier, les préjudices et dommages sont considérables pour plusieurs secteurs. Ce, en raison de la présence de cas d'intoxication alimentaire mortelle qui a fait trois victimes à Mahajanga le 17 juin dernier.
« La vente de charcuterie est suspendue jusqu'à nouvel ordre », ce message a été affiché sur les vitrines des grandes surfaces depuis une semaine. Les produits sont tout de même étalés dans les vitrines frigorifiées mais la vente est interdite.
« Les pertes sont inestimables car depuis cette descente des autorités, on a dû jeter des kilos et des kilos de produits charcutiers, surtout ceux déjà coupés. Le pire est que la date de consommation de ces marchandises va bientôt expirer car elles sont arrivées depuis quelque temps à Mahajanga. Ce sera une véritable ruine car elles ne seront plus consommables après le délai d'expiration, on va devoir les jeter. Des clients ont râlé face à cette mesure qui les pénalise. Nous aussi, nous sommes perdants car nos chiffres ont diminué depuis une semaine. Les gros clients s'approvisionnent chez nous, les deux plus grands hôtels de Mahajanga. Regardez, leurs caddies sont à peine remplis. Ils n'ont pas pu se procurer des produits de charcuterie, comme d'habitude. C'est seulement chez nous que ces produits sont bien conservés et gardés selon la sécurité alimentaire requise. On se demande jusqu'à quand on va encore patienter face à cette situation », a déploré un responsable d'une grande distribution.
Traiteur
Il en est de même pour des restaurateurs qui ne pourront pas acheter les produits charcutiers utiles pour des plats tels que les jambons, les pâtés et terrines ainsi que les saucisses sèches et tant de produits utiles pour préparer des plats comme les pizzas.
Les pâtisseries sont aussi privées de quelques produits utiles pour la préparation des croissants au jambon, des quiches au jambon ou tant sandwich au fromage et mortadelle.
Les services traiteurs sont aussi victimes de cette mesure draconienne qui interdit la vente de charcuterie.
« Nos recettes vont en souffrir durant cette fête nationale. Les cocktails dînatoires et les ingrédients des sandwich-canapés vont être modifiés. On utilisait beaucoup de charcuterie auparavant. Mais c'est vraiment triste et déplorable. Pourquoi interdit-on la vente des autres produits charcutiers alors que c'était de la mortadelle que les victimes ont consommée », a lâché une gérante d'un service traiteur.
Les mortadelles de volaille, porc ou bœuf ainsi que les saucissons, les salamis, les fromages de tête, les différentes sortes de pâté ou terrine et jusqu'au foie gras ainsi que les jambons de plusieurs catégories font partie de ces produits de charcuterie interdits à la vente.
Tout le monde attend impatiemment les résultats de l'analyse des 18 kg de charcuterie prélevés chez des grandes surfaces pour envoi au laboratoire, mercredi dernier. Ils étaient envoyés par avion à Tana.
UN GARÇON DE 12 ANS DANS UN ÉTAT CRITIQUE
Le jeune garçon est toujours inconscient. La famille lance un appel à l'aide afin de couvrir les frais d'hospitalisation et son traitement. Une délégation de la Présidence au sein de la direction des affaires sociales est actuellement à Mahajanga. Elle vient de fournir de l'oxygène utile pour le jeune patient depuis quelques jours.
Au total, onze personnes ont été victimes de l'étrange maladie après avoir consommé de la mortadelle le 15 juin dernier. Trois personnes sont décédées et huit étaient hospitalisées dont six admises au CHU Androva. Cinq d'entre elles sont actuellement en convalescence.
Vero Andrianarisoa