INTOXICATION ALIMENTAIRE COLLECTIVE - Le bilan humain s’alourdit

Le cauchemar se poursuit pour les familles des convives ayant assisté à une fête d’anniversaire tragique ce week-end. Le nombre de victimes ne cesse d’augmenter.

Le service des urgences du CHUJRA.

L’affaire d’intoxication alimentaire qui secoue Antananarivo depuis le week-end dernier prend une tournure de plus en plus dramatique. Le nombre de décès s’est élevé à dix-sept, selon le dernier décompte officiel établi hier. Quatorze personnes sont décédées au Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHUJRA), dont cinq entre lundi soir et hier soir. Trois autres victimes ont succombé dans d’autres établissements hospitaliers depuis le début de cette tragédie. Au CHUJRA, dix-neuf personnes sont encore dans un état critique. Le Centre hospitalier Soavinandriana (CENHOSOA) prend également en charge deux patients dans un état préoccupant.

Des médecins expliquent que cette hausse du nombre de décès n’est pas surprenante, compte tenu de la gravité de l’intoxication. « L’intoxication est particulièrement sévère et provoque une paralysie respiratoire », explique l’un d’eux. Un autre précise : « Il n’y a pas encore de diagnostic précis, car il faut attendre les résultats des analyses pour identifier avec certitude la cause de l’intoxication. Pour l’instant, le traitement repose essentiellement sur la prise en charge des symptômes. »

Séquelles graves 

Les substances rejetées par les victimes lors de leurs vomissements, ainsi que les restes de nourriture consommée pendant l’anniversaire et les produits alimentaires utilisés, ont été envoyés en laboratoire pour déterminer les toxines ou bactéries responsables. Ces résultats permettront d’adapter les traitements. « Nous faisons tout notre possible pour publier ces résultats dans les plus brefs délais », indique une source au sein du ministère de la Santé publique.

Des professionnels de santé reconnaissent que les faiblesses du système de santé compliquent la prise en charge des patients. « Nous manquons cruellement de matériel et de moyens pour faire face à ce type d’urgence. Il faudrait placer sous assistance respiratoire les patients en détresse respiratoire ou inconscients, car ils peuvent arrêter de respirer à tout moment, mais nous n’en avons pas suffisamment », déplorent plusieurs soignants au CHUJRA. Un responsable de l’hôpital précise toutefois que tous les patients nécessitant une assistance respiratoire en bénéficient désormais, grâce à la mobilisation d’équipements supplémentaires.

Cinquante et une personnes ont été admises au CHUJRA depuis dimanche, après avoir consommé les repas servis lors d’une fête d’anniversaire organisée dans un espace situé à Ambohimalaza, samedi soir. Trois autres ont été hospitalisées au CENHOSOA. Selon les médecins, le pronostic vital reste engagé pour certains patients. « Même s’ils s’en sortent, les séquelles pourraient être très graves », avertit un praticien. Un autre se veut plus optimiste : « L’état de santé de certains patients est stable, et celui d’autres s’améliore. Le taux de toxines dans leur organisme devrait progressivement diminuer, et les traitements testés jusqu’à présent semblent produire des effets positifs. »

Quatre patients sont déjà sortis vivants du CHUJRA hier.

Miangaly Ralitera

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