ART VISUELS - Hanta Léatitia incarne une âme en images

Hanta Léatitia, regard sensible sur l’âme malgache.

« Le déclic est venu à 12 ans, quand j’ai photographié ma mère en train de faire la vaisselle… Ce jour-là, j’ai su que je ne pourrais plus jamais m’arrêter ». C’est par cette image simple et fondatrice que commence l’histoire de Hanta Léatitia, photographe de portrait et de paysage. Une histoire guidée par la passion, la persévérance et l’œil attentif d’une femme née dans un univers d’artistes, où la musique et la scène résonnaient dans chaque recoin de la maison. Originaire de Sirama, un village d’Ambilobe, Hanta a grandi au son des mélodies jouées par son père musicien et des chants interprétés par sa mère. Une enfance au rythme de l’art, et une vocation née dans le secret d’un instant capturé.

Sa passion n’a cessé de grandir. À 16 ans, un appareil photo rouge Sony DSC-W330, offert par son père, agit comme un véritable déclencheur. Plus tard, ses études en communication l’amènent à frôler l’univers du multimédia … mais c’est seule, sur le chemin de l’autodidaxie, qu’elle va s’approprier les outils de la photographie professionnelle. « Je n’ai pas étudié la photo à l’école, mais je l’ai apprise avec le cœur, la curiosité et la rigueur ».

Sincérité

En octobre 2024, elle choisit enfin de faire de cette passion son métier. Et depuis janvier 2025, armée d’un Canon DSLR, elle sillonne les routes, les visages et les paysages du Nord malgache.

Authentique, éclectique, profondément humaine : voilà les mots qui définissent le style artistique de Hanta Léatitia. Son appareil photo, devenu un prolongement de son regard, raconte des histoires, qu’il s’agisse de portraits intimes ou de paysages majestueux. « Je cherche toujours l’émotion vraie, l’instant qui parle ».

Sa démarche ? Observer, écouter, ressentir. À travers chaque image, elle documente la beauté brute comme les défis contemporains de Madagascar. Le noir et blanc révèle l’intensité des visages, les couleurs explosent sur les textures des terres et des ciels. 

En parcourant les zones rurales de la région Antsiranana, Hanta ne cherche pas le sensationnel, mais la sincérité. Elle photographie avec respect, toujours avec l’accord des personnes concernées, « car chaque échange est une rencontre humaine précieuse ».

Ses clichés, loin d’être de simples images, deviennent des témoignages. Ils parlent d’enfance, de labeur, de joie simple, de nature abîmée… Ils sont les voix silencieuses d’un territoire souvent oublié.

Bien qu’elle n’ait pas encore exposé officiellement, Hanta s’est déjà fait remarquer à travers divers événements artistiques locaux. Portraits d’artistes de Diego, reportages culturels ou sportifs : ses clichés circulent, touchent, questionnent. Chaque projet lui permet de préciser son regard. « Ce que je veux, c’est émouvoir, éveiller, faire réfléchir ».

Hanta Léatitia ne compte pas s’arrêter là. Son rêve : développer des séries photographiques plus narratives, exposer ses œuvres et collaborer avec des institutions sensibles à l’humain et à l’environnement. « Je ne crois pas au talent inné, je crois en la discipline. La photographie est ma respiration, ma mission, ma manière d’exister ».

Cassie Ramiandrasoa

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