APPUI AUX ÉTATS INSULAIRES - La COI prône la politique du «pollueur-payeur»

Face aux enjeux de la préservation de l’écosystème marin, la COI se mobilise activement à l’UNOC 3. Elle souhaite interpeller les pays pollueurs sur leur responsabilité.

Photo d’un événement en marge de l’UNOC 3, lors duquel la COI a présenté  la feuille de route régionale sur l’économie circulaire, lundi.

Que ceux qui polluent paient. En substance, tel est le message principal que porte la Commission de l’océan Indien (COI), à la 3e Conférence des Nations Unies sur l’océan (UNOC), qui se tient à Nice, France, durant cette semaine. Selon les explications d’Edgard Razafindravahy, secrétaire général de la COI, il n’est pas question de juste faire acte de présence à l’événement onusien. L’organisation régionale mène un plaidoyer pour des actions concrètes et surtout, pour «mettre les pays pollueurs face à leur responsabilité». Ceci, dans l’idée que le principe du «pollueur-payeur» devienne une règle, mais surtout que cette règle soit appliquée.

Depuis la première journée de l’UNOC 3, ceux qui ont pris la parole s’accordent sur un point : les pays insulaires, dont ceux de la COI, sont loin d’être les responsables de la pollution, de la dégradation et de la surexploitation des océans. Tout comme ils ne sont pas responsables du changement climatique. Pourtant, ils en sont les premières victimes. Ils sont aussi les premières victimes de la surpêche et de la pêche illicite.

Sur ce sujet, Emmanuel Macron, président français, reconnaît qu’il y a «une double injustice», en notant que «c’est un pillage des ressources halieutiques, de ceux qui n’ont pas les moyens de se défendre». Appliquer le principe du «pollueur-payeur» est alors une manière de réparer cette injustice. À Nice, la COI, de même que ses États membres, plaide alors pour une hausse du financement, mais aussi pour une facilitation de l’accès aux fonds, en tenant compte de la vulnérabilité de ces pays face aux conséquences de la dégradation des océans.

Financer l’adaptation

Le mécanisme de financement prévu par l’accord de Paris, adopté durant la COP 21, ou 21e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Paris, en décembre 2015, est censé permettre cette hausse du financement. L’organisation régionale multiplie aussi les rencontres avec des partenaires institutionnels et des observateurs, en marge de la Conférence. Comme indiqué sur son site web, le but est de «consolider le dialogue institutionnel et identifier de nouvelles opportunités de financement dans des secteurs clés tels que l’économie bleue, les sciences marines, la lutte contre les pollutions marines et la sécurité maritime».

L’équipe de la COI a rencontré les représentants de la Commission de l’Union africaine, la délégation de l’Agence française de développement (AFD), de la Corée du Sud et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique. Outre la résilience et la réparation des dégâts, une hausse des appuis aux États insulaires est également nécessaire pour financer «l’adaptation» qu’impose la gestion durable et la protection des écosystèmes marins, la sécurisation, mais aussi la résilience face aux aléas climatiques.

«Les États insulaires en développement ont besoin d’aide pour renforcer leur résilience et prospérer dans l’économie bleue», soutient justement António Guterres, secrétaire général des Nations Unies. Certaines des priorités de l’UNOC 3, comme la lutte contre la pollution plastique, nécessitent des investissements dans une économie circulaire viable, durable et bénéfique pour la population. Edgard Razafindravahy suggère, par exemple, que la formule «One district, one factory» (ODOF) soit appliquée à l’économie circulaire.

Promouvoir l’entrepreneuriat circulaire au niveau local permettra d’impliquer les communautés locales, qui pourront en tirer directement des bénéfices tout en préservant l’environnement. La délégation de la COI à Nice a justement profité des «side events» de l’UNOC 3 pour présenter la feuille de route régionale de l’économie circulaire.

 Garry Fabrice Ranaivoson

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