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Le président Rajoelina, au volant, lors d’une visite d’une portion de la RN10 dans son état actuel, hier. |
Le président de la République a poursuivi, hier, sa tournée dans le Sud en visitant la ville d’Ampanihy, où il a donné le coup d’envoi des travaux de réhabilitation de la RN10.
La concrétisation. Les travaux de réhabilitation de la Route nationale numéro 10 (RN10) ont été lancés officiellement, hier, à Ampanihy. Un projet que Andry Rajoelina, président de la République, qualifie « de transformateur et de vecteur du développement ».
L’événement a été accueilli dans la liesse par les habitants d’Ampanihy. Certains, dans la foule, chuchotaient : « Finalement, il va se faire. » Selon les explications de l’un d’eux : « Peu y croyaient avant ce lancement, puisque ça fait longtemps qu’on nous promet la réhabilitation de cette route. Maintenant, nous avons hâte que les travaux soient finis. Après, peut-être qu’une banque s’installera enfin à Ampanihy, qui est un chef-lieu de district ».
Un distributeur de Produits de première nécessité (PPN) prédit déjà une baisse des prix, une fois que la réhabilitation de la route sera faite.
« La principale raison des prix élevés, chez nous, est le coût du transport. Il est fixé au kilo. Aussi, en saison sèche, les marchandises se transportent à 300 ariary le kilo. Durant la saison cyclonique, le prix de transport par kilo monte à 600 ariary, si ce n’est plus. Avec la réhabilitation de la route, il est certain que plus de transporteurs vont emprunter cet axe. Avec la concurrence, les frais de transport vont certainement baisser », explique le revendeur de PPN. Un propriétaire de « Carandale», un camion transformé en transport de personnes confirme cette analyse.
« Nos principales charges sont le carburant et l’entretien du véhicule, malmené par la route cahoteuse. Il nous faut dix-huit heures pour faire Ampanihy-Toliara, par exemple. Durant la saison des pluies, les plus chanceux le font en trois jours. Il est certain qu’une fois la route terminée, nos charges seront sensiblement réduites et cela impactera le prix du ticket. Je pense même acheter un véhicule de transport de personnes classique le moment venu et affecter mon camion au transport de marchandises», réagit le propriétaire de « Carandale».
Une priorité
Longue d’un peu plus de 416 kilomètres, la RN10 fait le lien entre la RN7, à partir d’Andranovory, et la RN13, à Ambovombe. Elle relie ainsi les régions Atsimo Andrefana et Androy, en traversant six districts et vingt-huit communes. Comme l’affirme le chef de l’État, elle sera intégralement réhabilitée. La chaussée sera large de 7 mètres, avec un accotement de 1,5 mètre de chaque côté. Le chantier comprend aussi la construction, la réhabilitation ou la mise aux normes de trente ponts.
« Cette route sera construite pour durer, avec une couche de fondation de 30 centimètres, une couche de base de 20 centimètres et une couche de roulement de 5 centimètres », explique Richard Rafidison, ministre des Travaux publics. La première partie du chantier, qui a démarré hier, fait 205 kilomètres et part d’Ampanihy jusqu’à Ambovombe. Selon Atou Seck, représentant de la Banque mondiale, qui finance le projet, la deuxième partie, qui va d’Ampanihy jusqu’à Andranovory, d’une distance de 211 kilomètres, débutera avant la fin de cette année.
Les travaux sont annoncés pour une durée de trois ans, avec un coût d’un peu plus de 400 millions de dollars. Ils entrent dans le cadre du projet de la Banque mondiale, « Connecting Madagascar for inclusive growth », signé à Washington, États-Unis, le 18 avril 2022.
S’alignant aux propos du président de la République, Atou Seck déclare dans son discours : « La route, ce n’est pas seulement du goudron ou des ponts. C’est un moteur de développement».
Atou Seck ajoute : « (...) Sans routes, pas de commerce, pas d’accès aux soins, pas d’éducation, pas de revenus. C’est pour cela que la Banque mondiale fait de la connectivité une priorité à Madagascar ».
Améliorer l’accès aux opportunités pour les communes rurales est justement l’objectif du projet.
« Dans son histoire, jamais cette route n’a été bitumée. Dans certaines localités, il y a des personnes qui n’ont jamais vu de routes goudronnées de leur vie », réagit le député Maroc Tsaradia, élu à Ampanihy.
Avec la réhabilitation de la RN10, le parlementaire met l’accent sur l’amélioration de la connectivité, mais aussi sur « les opportunités qui s’ouvrent aux enfants et aux jeunes de nos districts qui, jusqu’ici, ont été bloquées par l’enclavement ».
La réhabilitation de la RN10, en plus de la RN13 et de la RN12A, qui va de Tôlagnaro jusqu’à Vangaindrano, boucle « les projets routiers transformateurs ».
« Nous allons transformer le Sud. Ce n’est pas une promesse, mais un défi que nous relevons et que nous allons réussir », lance alors Andry Rajoelina, en ajoutant : « La voie du développement est toute tracée. Le vent du développement souffle sur le Sud ».
Garry Fabrice Ranaivoson
ce sont les populations cotières de l'Est qui se sont rebellés en 1947 pour l'Indépendance .Les gouvernements les ont oubliés.Ils ont entretenu le réseau routier ailleurs ,sur le plateau ,oubliant les cotiers.
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