EMBELLISSEMENT D’ANTANANARIVO - Le Président met les fokontany au défi

Le  président Rajoelina, lors de sa descente  sur le terrain à Ankasina, hier.

L’État veut poursuivre l’embellissement d’Antananarivo jusque dans les quartiers. Lors d’une descente sur le terrain, hier, le président de la République a annoncé un concours pour le fokontany le plus propre et le mieux aménagé.

La partie est lancée. L’État veut responsabiliser les fokontany dans l’assainissement et l’embellissement de la capitale. À cet effet, Andry Rajoelina, président de la République, annonce un concours du fokontany le plus propre et le mieux aménagé de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA).

Ce concours concerne les cent quatre-vingt-douze fokontany que compte la capitale. Selon le chef de l’État, les résultats seront connus avant la fête nationale. «Les cinq premiers obtiendront [chacun] une enveloppe de 200 millions d’ariary qui servira à financer des projets de proximité», déclare Andry Rajoelina, qui prend l’exemple d’un projet d’infrastructure. En tout cas, le choix du projet «d’intérêt public», auquel sera affecté le prix, sera à la discrétion de chaque fokontany lauréat.

À s’en tenir à l’agencement de son discours, au stade Makis, Andry Rajoelina veut poursuivre sur la lancée des préparatifs des événements internationaux du mois dernier, quant à l’assainissement et l’embellissement d’Antananarivo. Outre les grands axes et le centre-ville, le locataire d’Iavoloha veut poursuivre les efforts jusque dans les quartiers. Le concours qu’il a annoncé, hier, est visiblement pour booster la motivation des responsables des fokontany.

Par ailleurs, afin d’encourager les habitants, notamment ceux des quartiers populaires, à prendre part aux efforts d’assainissement et d’embellissement, un système de Haute Intensité de Main d’Œuvre (HIMO) sera mis en place, indique le Président. «Les opérations d’assainissement se feront chaque samedi. Ceux qui y prendront part auront, en échange, 5 kilos de riz», explique-t-il. Le but, sur le long terme, à l’entendre, est d’inculquer une culture de l’ordre et de la propreté dans la capitale.

Le chef de l’État en appelle aussi à une prise de conscience et de responsabilité des marchands dans cet objectif d’assainissement durable de la ville des Mille. «Les marchés et les places qui vous sont réservées sont propres le matin lorsque vous vous y installez. Ici, nous allons convenir que dorénavant, nous allons également laisser ces endroits propres lorsque vous aurez terminé vos activités en fin de journée. Que chacun nettoie sa place», déclare-t-il. Des marchands d’Analakely ont fait partie des bénéficiaires des aides sociales distribuées, hier.

Une priorité

Dans cette opération d’embellissement dans les fokontany, l’État, en collaboration avec la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA), compte tout de même mettre la main à la pâte. Il y a, d’une part, les éclairages publics, comme les lampadaires solaires à installer dans le quartier d’Ankasina. Andry Rajoelina a, du reste, particulièrement insisté sur la mise en place d’aires de jeux et de terrains de sport dans les fokontany. Il enjoint les députés et la maire de la capitale à s’activer pour identifier des parcelles de terrain qui y seraient dédiées.

«Le sport développe le corps, mais aussi l’esprit», argue le locataire d’Iavoloha. Dans les années 80 et 90, jusqu’au début des années 2000, la plupart des quartiers d’Antananarivo, surtout les quartiers populaires, avaient chacun des aires de jeux et des terrains de sport. Plusieurs ont été des viviers de grands joueurs de football, de basketball ou de volley-ball, par exemple. Seulement, depuis quelques années, des maisons, des immeubles d’appartements ou encore des parkings ont remplacé les aires de jeux et les terrains de sport.

Le Président a évoqué ce concours entre les fokontany durant une descente sur le terrain dans le quartier d’Ankasina, sis dans le 1er arrondissement de la ville des Mille. Il l’a ensuite déclaré officiellement durant une cérémonie de remise d’aides sociales à des ménages vulnérables au stade Makis, Andohatapenaka. Cette descente sur le terrain a consisté à faire un suivi des travaux d’assainissement des «bas quartiers», dans le cadre du Projet de Développement Urbain Intégré et de Résilience du Grand Antananarivo (PRODUIR).

Financé par la Banque mondiale, ce projet vise à améliorer le cadre et les conditions de vie en milieu urbain et la résilience aux inondations de certains quartiers populaires du Grand Antananarivo. Celui d’hier est le second suivi des actions de PRODUIR effectuées par le chef de l’État dans le 1er arrondissement depuis le début de l’année. En février, il s’est rendu à Andavamamba. C’était surtout pour voir l’avancée des travaux de protection contre les inondations des «bas quartiers».

Lors de cette première descente sur le terrain, en février, le président Rajoelina a déjà mis l’accent sur l’importance d’avoir un espace de vie digne et agréable. Hier, à Andavamamba, il a souligné que «l’amélioration du bien-être de la population constitue une priorité», dont celle de son cadre de vie. Au-delà des projets et des aides étatiques, l’objectif est de responsabiliser les citoyens pour y parvenir durablement. Le chef de l’État martèle ainsi «qu’un changement d’état d’esprit et d’attitude permet de transformer positivement et durablement la société et le pays».

Garry Fabrice Ranaivoson 

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