Le protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, relatif aux droits des femmes- ou protocole de Maputo n’est pas encore ratifié par Madagascar. Bien qu’il ait été signé en 2003 durant la deuxième session ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine à Maputo, au Mozambique, ce protocole n’est toujours pas entré en vigueur dans la Grande Île.
Il traite de questions liées aux droits des femmes, insuffisamment abordées ou complètement absentes des instruments juridiques existants, notamment celles relatives à leur protection. Le protocole de Maputo comporte trente-deux articles, dont vingt-cinq portent spécifiquement sur les droits humains des femmes.
L’article 14 traite de la santé et des droits reproductifs. Son alinéa 2 dispose que les États s’engagent à prendre toutes les mesures appropriées pour protéger les droits reproductifs des femmes, notamment en autorisant l’avortement médicalisé en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste, ou lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère, ou encore la vie de la mère ou du fœtus. Ce point précis reste toutefois problématique et constitue un obstacle majeur à l’adoption du protocole par les parlementaires.
Le Conseil national des femmes de Madagascar (CNFM), organisation parapluie regroupant diverses associations féminines, soutient, à travers son projet « Innov’action », l’importance de la ratification du protocole de Maputo.
« Innov’action est un projet de sensibilisation et de plaidoyer en faveur de la ratification du protocole de Maputo. Le caractère devenu sensible de l’alinéa 2 de l’article 14 fait partie des axes de communication du projet. Les informations essentielles sur les droits à la santé sexuelle et reproductive des femmes sont encore mal comprises, que ce soit par les entités concernées, les parlementaires, les autorités, ou même par les femmes elles-mêmes », explique Estelle Andriamasy, présidente du CNFM.
Dans sa stratégie, le Conseil travaille avec des associations dont les actions soutiennent le développement et l’autonomie des femmes. L’organisation affirme porter la voix des femmes auprès des instances nationales et internationales.
Mirana Ihariliva