Madagascar s’apprête à franchir une étape importante dans la gestion de ses finances publiques face aux défis climatiques. Après plusieurs mois de travail, la validation d’une nouvelle nomenclature budgétaire dédiée aux dépenses liées au climat entre dans sa phase finale.
Le pays subit de plein fouet les effets du changement climatique : cyclones plus violents, sécheresses qui s’éternisent, inondations à répétition. Ces phénomènes bouleversent le quotidien des populations, fragilisent les infrastructures et mettent à mal la sécurité alimentaire.
Au-delà de l’urgence environnementale, les conséquences économiques sont lourdes, avec une pression grandissante sur les finances publiques.
Pour répondre à ces enjeux, le gouvernement a obtenu un appui du Fonds Monétaire International (FMI) à travers la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD). L’une des grandes priorités de cette réforme : intégrer les enjeux climatiques dans le budget national. Jusqu’ici, il était difficile d’identifier clairement les dépenses liées à l’adaptation ou à l’atténuation du changement climatique dans le budget de l’État. Résultat : des politiques environnementales difficiles à suivre, des ressources mal ciblées et des financements climat plus compliqués à mobiliser.
Pour changer cela, le ministère de l’Économie et des Finances (MEF) et celui de l’Environnement et du Développement durable (MEDD) ont travaillé main dans la main, avec l’appui du FMI, de l’UNDRR (Nations Unies) et le soutien du gouvernement japonais. Ensemble, ils ont conçu une nomenclature spécifique qui permettra enfin de suivre avec précision les efforts publics en faveur du climat.
Hier, on est entré dans la dernière phase de l’atelier de validation qui s’est tenu les 15 et 16 avril 2025 à l’Hôtel Colbert à Antananarivo. Objectif : valider la méthode utilisée sur le budget 2025, finaliser la structure du futur « budget vert » qui sera intégré à la Loi de Finances 2026, et poser les bases d’un plan d’action plus large, incluant les recettes et une approche multisectorielle.
Irina Tsimijaly