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La ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Rabarinirinarison. |
Les perspectives économiques de Madagascar pour 2025 sont moins optimistes qu’espéré. Le gouvernement a revu à la baisse ses prévisions de croissance : au lieu des 5 % initialement envisagés, le pays table désormais sur une progression de 4,5 % de son produit intérieur brut (PIB). Cette annonce a été faite par la ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Rabarinirinarison, à l’occasion des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington.
Cette révision s’explique principalement par des facteurs externes, en particulier les incertitudes liées aux exportations. Les États-Unis ont mis en place un nouveau régime de taxation affectant plusieurs produits malgaches, notamment les textiles et la vanille. Les premières estimations prévoient une baisse de 42 % des exportations de textile et de 12 % pour celles de vanille à destination du marché américain.
La ministre a précisé que, malgré des discussions engagées pour tenter d’atténuer l’impact de ces mesures, leurs effets seront difficiles à éviter.
« Si ces nouvelles taxes restent en place, cela aura un impact sérieux sur nos exportations », a-t-elle déclaré.
Le FMI a confirmé cette projection de croissance à 4,5 %, tout en appelant Madagascar à faire preuve de prudence. Selon l’institution, la Grande Île devra envisager des mesures de soutien afin de préserver sa stabilité financière dans un contexte mondial incertain. Une gestion rigoureuse des finances publiques et une plus grande flexibilité dans la politique de change sont également recommandées.
De son côté, la Banque mondiale alerte sur la vulnérabilité accrue de plusieurs pays africains, dont Madagascar, face aux fluctuations du commerce extérieur. Elle insiste sur l’urgence de renforcer les réformes structurelles pour soutenir la croissance domestique et améliorer la résilience face aux chocs économiques mondiaux.
Par ailleurs, la Banque centrale malgache sera amenée à surveiller de près l’évolution des prix. En cas de reprise de l’inflation, elle pourrait être contrainte d’ajuster ses taux directeurs afin de contenir la hausse du coût de la vie.
En somme, Madagascar entre dans une phase de vigilance. Dans un environnement mondial instable, le pays devra naviguer avec prudence pour préserver sa trajectoire de croissance.
Irina Tsimijaly