À 87 ans, Rolland Raelison a tiré sa révérence, laissant derrière lui un vide immense dans le cœur des mélomanes. Figure emblématique du « Kalon’ny fahiny », ce musicien multi-instrumentiste, auteur-compositeur et professeur de musique a marqué plusieurs générations à travers ses œuvres intemporelles. Ses chansons, devenues patrimoine affectif, continuent de faire vibrer les cœurs : « Sangisangy ve », « Ekeko satria », « Hamerina ny anarana », « Mpividy tavoahangy », « Handao anao », « Inay aho », « Valse d’amour », « Vous que j’aime » ou encore « Mamy ny akany ».
Pour sa famille, l’émotion est vive. Sa petite-fille Miangaly Andrianirainy, elle-même artiste, lui rend un hommage émouvant.
« Je ne le fais pas souvent, mais aujourd’hui je rends hommage à un artiste exceptionnel : mon arrière-grand-père. Merci pour ce que tu as transmis, sans même toujours le savoir.
Rolland Raelison n’était pas seulement une légende à Madagascar. Installé à La Réunion dès 1962, il devient l’un des piliers de la musique réunionnaise. Depuis son studio, il a composé pour de nombreux artistes, contribuant à faire éclore des carrières aujourd’hui inoubliables, comme celle de Michel Adélaïde avec la fameuse chanson « Mon pied de riz ». Sa réputation a dépassé rapidement les frontières, attirant de nombreux artistes malgaches en tournée dans l’île qui faisaient appel à ses talents. Son parcours est jalonné de succès, dont la sortie de plusieurs 45 tours, dont « Toi qui pars », et un double CD salué par le public. Mais au-delà des disques, c’est surtout une transmission vivante qu’il laisse, un héritage musical précieux, un amour de l’art qu’il a su partager avec sincérité.
Nicole Rafalimananjara