TRADITION - Le rituel de purification avant le Taombaovao Malagasy

Le partage des objets pour le Fidiovana s’est tenu à Mahamasina.

Le Taombaovao Malagasy, (Nouvel An malgache), est précédé d’un rituel sacré de purification. Ce moment clé, qui commence avec le Tsinambolana un acte symbolique qui incite les Malgaches à purifier leur corps, leur esprit et leur société.

À la veille du Taombaovao Malagasy, ou Nouvel An malgache, un rituel sacré marque l’ouverture des festivités : celui de la purification. Ce moment essentiel débute avec le Tsinambolana, un acte symbolique qui incite les Malgaches à se purifier – le corps, l’esprit, mais aussi la société.

Avant de célébrer, il faut d’abord se purifier. Le Taombaovao Malagasy est une fête empreinte de significations profondes, où chaque geste revêt une portée symbolique. Dès le Tsinambolana, qui lance les préparatifs, commence une période de purification. Cette semaine, de nombreux fidèles se sont rendus au Kianjan’ny Kanto à Mahamasina pour recevoir les objets rituels distribués par les gardiens de tradition.

Selon l’association MAIHA, plusieurs ingrédients naturels sont utilisés dans ce rituel : le Fanazava, l’Odifady, le Mandravasarotra, le Dingadingana, le Ravintsara, les cendres, entre autres. Ces plantes aux vertus sacrées, transmises de génération en génération, servent à libérer les individus de leurs impuretés physiques et spirituelles. Mais la purification ne se limite pas aux soins du corps ; elle englobe aussi l’âme et le lien social.

« C’est le moment de purifier nos corps à travers des rituels tels que le bain et le nettoyage complet de nos maisons. Nous devons également purifier notre société en demandant pardon à nos proches, et enfin, purifier nos esprits en confessant nos erreurs à nos ancêtres ou à Dieu, ou en confessions pour les Catholiques », explique un membre de l’association MAIHA. 

Mêmes rituels, même esprit

Ce processus de purification fait aussi appel à la nature, à travers le vent ou la pluie, perçus comme des moyens de purification divine.

Durant cette période sacrée, la consommation de viande est proscrite – sauf pour des raisons médicales, où elle est désignée sous le nom de Fo tsy aritra.

Les célébrations du Taombaovao Malagasy auront lieu dans divers sites emblématiques : le Rovan’i Madagasikara, le Tranompokonolona d’Ambohidratrimo, Ambohimanga, Kianjan’ny Kanto à Mahamasina, Ankaratra, entre autres. Tous suivront un protocole similaire, du rituel de l’Afo Tsy Maty aux bénédictions finales.

« Nous commencerons ce jour-là la célébration par une ouverture officielle. Ensuite, des shows traditionnels malgaches et des partages de connaissances seront organisés, suivis du rituel de l’Afo Tsy Maty avant le coucher du soleil. Le dimanche, une bénédiction et le Santatra Taombaovao seront offerts, accompagnés de la dégustation du Vary amin-dronono tondrahan-tantely. Le lundi 31 mars, nous partagerons des connaissances autour de la tradition », précise Souleman Ibrahim Andriamandimby, organisateur du Taombaovao à Ambohidratrimo.

Ce rituel sacré n’est pas seulement une affaire de lieu, mais aussi d’état d’esprit. Chacun peut ainsi y prendre part, qu’il soit au cœur des festivités ou dans l’intimité de son foyer.

Nicole Rafalimananjara

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