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Depuis 43 ans, Madagascar célèbre la Journée internationale des femmes. L’occasion pour des voix féminines issues de divers secteurs de rappeler que l’égalité reste un combat, et que les droits fondamentaux des femmes ne sont toujours pas pleinement garantis.
SANTA ARINORO - "Le 8 mars n’est pas une fête mais un rappel que le combat continue"
Santa Arinoro est une consultante dans le domaine de l’autonomisation des femmes à travers le digital pour l’initiative Women in Digital. Chroniqueuse et également active dans des projets de Youth Empowerment, Santa Arinoro s’investit pour guider et inspirer la nouvelle génération à travers le digital, un outil puissant de transformation sociale et économique. Dans cette interview, elle partage avec nous ses expériences, ses réflexions et sa vision d’un avenir plus inclusif et équitable pour toutes.
Qu’est-ce que le 8 mars représente pour vous ?
Chaque année, je prends la parole sur les réseaux sociaux pour rappeler une évidence : le 8 mars n’est pas une fête commerciale. C’est la Journée internationale des droits des femmes, une journée de lutte, de revendications et non une simple célébration.
Vous intervenez dans le Women Empowerment. Quelles avancées constatez-vous ?
En 2025, oui, des avancées ont été faites, mais à petits pas. Et aujourd’hui, le «Women Empowerment» semble être devenu un argument marketing, une tendance vidée de son essence. Pourtant, à Madagascar, la réalité est bien différente. Des filles deviennent mères à 12 ans. Dès leur naissance, certaines sont déjà promises à un patron an’omby (dot en troupeau de zébus). Elles sont livrées à elles-mêmes, parfois obligées d’accoucher dans des conditions précaires, loin de toute assistance médicale, car trop jeunes pour un accouchement par voie basse.
Quelles propositions faites-vous pour que les lignes bougent ?
Face à cela, il est urgent de revendiquer le droit à l’éducation sexuelle et à la contraception. Aujourd’hui encore, les femmes hésitent à prendre en main leur santé reproductive, car nombre de leurs compagnons refusent le planning familial. Disposer librement de son corps est encore un combat. Et qu’en est-il de l’hygiène menstruelle ? Quand on survit avec moins d’un dollar par jour, acheter des protections périodiques est un luxe. Combien de filles manquent l’école chaque mois faute de moyens ? Combien doivent composer avec des sanitaires inadaptés et un accès difficile à l’eau potable ? Être une femme reste un parcours du combattant. L’«empowerment», c’est l’autonomisation, non ?
Et dans le monde du travail, quelles perceptions avez-vous ?
Même dans le monde du travail, malgré les diplômes et les compétences, les femmes font face aux inégalités. Gravir les échelons, c’est prouver constamment sa valeur, tout en subissant les jugements. Et bien sûr, à un moment donné, viendra la fameuse question sur la situation matrimoniale. Comme si la fonction génitale d’une femme déterminait sa compétence. Une question qu’un homme n’aura jamais à entendre.
Propos recueillis par Haingo Rarivoson
FEMMES ET LOI FONCIÈRE - Repenser le développement sociétal par l’inclusion féminine
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Nadya Randrianandrasana, spécialiste en genre et inclusion. |
L’égalité de genre dans la loi foncière malgache est garantie sur le papier, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour traduire cette égalité en réalité sur le terrain. En effet, la question du genre en matière de foncier à Madagascar est marquée par un pluralisme juridique : les diverses lois régissant le foncier ne font aucune discrimination de genre, et la pratique coutumière fonctionne autrement, demeurant largement influente dans de nombreuses régions, particulièrement dans le Sud et le Sud-Est du pays.
Le cadre juridique de la République de Madagascar établit formellement une égalité entre les hommes et les femmes en matière de droits fonciers. La Constitution malgache, dans son article 6, affirme cette égalité fondamentale en stipulant que tous les individus possèdent les mêmes droits sans discrimination fondée sur le sexe ou d’autres critères. Cette disposition constitutionnelle se traduit concrètement dans le Code civil qui octroie aux femmes des droits identiques aux hommes concernant l’héritage et la possession de biens, notamment fonciers. La loi foncière n° 2005-019 renforce ce principe en autorisant l’accès à la propriété foncière à toute personne, indépendamment de son genre. Dans le même esprit, les réformes foncières de 2005 et 2015 ont constamment soutenu l’acquisition de titres fonciers individuels et collectifs par les femmes. Sur le plan strictement légal, le système juridique malgache ne comporte donc pas de dispositions discriminatoires fondées sur le genre en matière d’accès au foncier, puisque les textes officiels consacrent explicitement cette égalité de droits.
Pratiques coutumières et patriarcat
Sur la base d’une étude menée en 2013 par la Solidarité des Intervenants sur le foncier (SIF), seules deux ethnies acceptent que les femmes héritent des terres de la famille. La pratique coutumière et les structures sociales profondément ancrées dans certaines régions de Madagascar continuent de perpétuer des inégalités. L’accès des femmes à la terre reste limité à Madagascar, alors qu’elles jouent un rôle essentiel dans le secteur agricole, représentant plus de 50 % de la population active agricole selon les chiffres de la FAO. Selon le recensement général de la population et de l’habitat, seulement 15 % des terres sont enregistrées au nom d’une femme, contre 52 % au nom d’un homme.
En outre, les femmes possèdent des terres personnelles dans seulement 13 % des ménages en couple, avec une superficie moyenne de 0,2 hectare, contre 1,3 hectare pour les hommes.
Ces inégalités foncières contribuent à des disparités économiques, les femmes générant des revenus agricoles équivalant à 70 % de ceux des hommes. De plus, 68 % des ménages dirigés par des femmes sont classés parmi les petits exploitants agricoles (superficie totale exploitée inférieure à 1,5 hectare), contre 61 % des ménages dirigés par des hommes. Ces chiffres illustrent les défis auxquels les femmes malgaches sont confrontées en matière d’accès à la terre et de productivité agricole.
En cette journée mondiale des droits de la femme, Nadya Randrianandrasana nous livre un message fort. Elle est membre du réseau d’experts en genre et foncier de l’International Land Coalition représenté par une plateforme de quatre Organisations de la Société Civile à Madagascar, dont la SIF, la Coalition paysanne de Madagascar, la Fédération des femmes paysannes de Madagascar et l’ONG FIANTSO : « Le moment est venu d’harmoniser les lois et pratiques coutumières avec la législation en vigueur sur l’égalité des droits entre femme et homme ainsi que l’accès à la terre, afin de transformer véritablement le foncier en moteur de développement. La femme constitue un acteur majeur du développement socio-économique dans le milieu rural, elle mérite sa place dans la gestion effective de la terre. Ses contributions devraient recevoir reconnaissance et compensation. Le temps est propice pour que les autorités traditionnelles ou leaders d’opinion évoluent avec l’époque actuelle et s’engagent dans la responsabilisation pour modifier les comportements en faveur de l’accès des femmes à la terre et l’égalité de droit, car c’est par leur intermédiaire que s’opère la transformation de la société », recommande-t-elle.
Pour accompagner ce changement radical mais nécessaire dans la société, il importe de renforcer les programmes de sensibilisation pour informer les femmes sur leurs droits fonciers, et de le rappeler aux hommes. Les femmes leaders dans chaque communauté devraient travailler de concert avec les chefs traditionnels et les autorités locales pour promouvoir cette question d’égalité foncière, particulièrement dans les communautés locales. Les projets de co-titularisation des terres entre conjoints ou membres d’une famille sont également une piste de solution pour pallier le problème. « Bref, il y a toute une série d’actions à entreprendre dans l’immédiat et de manière permanente sur la question d’égalité de genre en foncier à Madagascar. La volonté de tout un chacun en connaissance des réalités d’y adhérer est le point de départ important », suggère l’experte en genre et inclusion face à ce challenge.
MBOLAMALALA RASOARAHONA - «Créer et diriger sa propre entreprise, c’est un acte de liberté et d’indépendance»
Mbolamalala Rasoarahona est la fondatrice et dirigeante de l’atelier Hatsarana, spécialisé dans la confection textile, créé en 2022 à Antananarivo. Elle nous partage son parcours de femme entrepreneure.
Parlez-nous de votre parcours de cheffe d’entreprise…
Après avoir obtenu mon diplôme en commerce international au Lycée technique et commercial (LTC) Ampefiloha, j’ai travaillé plusieurs années en tant que responsable des relations clients et fournisseurs chez Maison Hara, où j’ai acquis une solide expertise dans le secteur du textile. En 2022, animée par une passion pour le textile et le désir d’apporter des produits durables sur le marché, j’ai décidé de créer Hatsarana. Après avoir surmonté les défis de la recherche de financement et des premières étapes administratives, l’atelier a vu le jour. Depuis sa création, l’entreprise connaît une croissance constante, avec l’ouverture de nouveaux marchés et la fidélisation de notre clientèle grâce à la qualité de nos produits.
Quels ont été les principaux défis que vous avez rencontrés en tant que femme entrepreneure ?
Les femmes entrepreneures, en particulier celles qui sont aussi mères, rencontrent souvent des difficultés à jongler entre leur entreprise et leurs responsabilités familiales. La société attend parfois des femmes qu’elles s’occupent davantage de la maison et de la famille, ce qui peut créer un double fardeau. Mes solutions sont de mettre en place une organisation flexible, de déléguer certaines tâches et de m’appuyer sur un réseau de soutien, qu’il soit professionnel ou personnel.
Avez-vous déjà été confrontée à des préjugés ou à des discriminations en tant que femme dirigeante ?
Personnellement, je n’ai pas été confrontée à des préjugés ou à des discriminations en tant que femme dirigeante. Cependant, je suis consciente que ces situations existent dans le monde des affaires et que de nombreuses femmes entrepreneures peuvent en faire l’expérience. Il est essentiel de continuer à promouvoir l’égalité des genres et de soutenir celles et ceux qui œuvrent pour briser ces barrières.
Quelles actions devraient être mises en place pour encourager davantage de femmes à entreprendre ?
Il est important de promouvoir la formation et le développement des compétences. Proposer, par exemple, des programmes de formation à l’entrepreneuriat féminin, incluant des aspects spécifiques comme la gestion financière, le marketing digital, le leadership et la gestion d’équipe. Encourager les filles, dès leur plus jeune âge, à s’intéresser à l’entrepreneuriat grâce à des programmes éducatifs qui leur donnent confiance en leur capacité à diriger et à créer.
Quels messages souhaitez-vous adresser aux femmes qui rêvent de réussir dans leur domaine ?
Créer et diriger sa propre entreprise, c’est bien plus qu’une aventure professionnelle : c’est un acte de liberté et d’indépendance. Vous avez le pouvoir de façonner votre avenir et d’influencer le monde autour de vous.
TIASOA SAMANTHA RATSIRAHONANA -« Devenir entrepreneure est un rêve d’enfance »
Pouvez-vous vous présenter et nous résumer votre parcours en quelques mots ?
Je m’appelle Tiasoa Samantha Ratsirahonana et j’ai 29 ans. J’ai étudié le journalisme et la communication à l’École Supérieure de l’Information et de la Communication (SAMIS-ESIC) à Saint-Michel Amparibe. J’ai débuté ma carrière à L’Express de Madagascar. Par la suite, je me suis orientée vers l’entrepreneuriat en fondant une agence digitale en 2018, spécialisée dans la digitalisation des ONG, associations et institutions. Mon objectif est également de promouvoir les métiers du numérique en proposant des formations au sein de la société malgache. En parallèle, je travaille comme blogueuse freelance, journaliste freelance, nomade digitale et enseignante dans une université privée à Antananarivo.
Comment est né le projet ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de créer votre entreprise et de vous lancer dans l’entrepreneuriat ?
Le projet est né du désir de créer un journal en ligne. Cependant, en 2018, face à la faible rentabilité de l’information à Madagascar, j’ai décidé de réorienter mon idée vers un modèle digital, en m’appuyant sur mes compétences en Social Media Management. L’inspiration pour fonder mon entreprise vient de ma mère, qui dirige une société depuis mon enfance et que j’ai toujours admirée. Je souhaitais lui emboîter le pas, bien qu’elle évolue dans le secteur de l’éducation. Par ailleurs, devenir entrepreneure a toujours été un rêve d’enfant pour moi.
Le fait d’être une femme entrepreneure, c’était voulu ou un simple hasard ?
Être une femme entrepreneure a toujours été un choix délibéré pour moi. J’ai toujours admiré ma mère et, lorsque j’ai commencé ma carrière de journaliste, j’ai eu l’occasion de rencontrer de nombreuses femmes entrepreneures qui m’ont profondément inspirée. Mes voyages ont également renforcé cette ambition, me donnant envie de suivre leur exemple. Aujourd’hui, je peux affirmer que j’ai atteint cet objectif.
Qu’avez-vous ressenti au moment du lancement ?
Lors du lancement, j’ai ressenti une grande fierté et une immense satisfaction personnelle, mais aussi beaucoup d’appréhension. J’ai compris que créer un projet était une chose, mais le maintenir en vie en était une autre. C’est comparable à la naissance d’un enfant : il faut s’en occuper quotidiennement pour assurer sa pérennité et être présent à chaque étape.
Avez-vous réussi à trouver de l’aide pour réaliser toutes ces démarches ?
J’ai réussi à constituer une équipe soudée, que je considère comme une véritable dream team. Je collabore notamment avec ma sœur, qui occupe le poste de co-directrice générale, et j’ai recruté des personnes qui sont devenues comme une famille pour moi.
Avez-vous été aidée par des réseaux spécifiques qui accompagnent les femmes entrepreneures ?
Non. Mais nous sommes en train de créer une association de jeunes entrepreneurs dont l’objectif est d’accompagner les jeunes dans leur parcours entrepreneurial. J’ai constaté que notre génération a cruellement manqué de ce type de soutien, et il est essentiel que nous nous unissions pour nous entraider.
Si vous aviez un conseil ou un retour d’expérience à partager avec des femmes souhaitant entreprendre, quel serait-il ?
Il faut être forte et indépendante. Il ne s’agit pas seulement de travailler et de gagner un salaire équivalent à celui des hommes, mais de diriger une entreprise, d’élaborer des stratégies pour assurer sa rentabilité, tout en étant un pilier pour ses employés. À bien des égards, une femme entrepreneure joue aussi un rôle traditionnellement attribué aux hommes, puisqu’elle doit gérer les finances et assurer la croissance de son entreprise.
Cependant, il existe des risques, notamment avec certains clients qui peuvent adopter des comportements déplacés. Il est donc crucial de savoir poser des limites et de choisir avec discernement ses partenaires professionnels.
Comment concilier vie personnelle et vie professionnelle ?
Il faut trouver un équilibre. Je consacre environ 75 % de mon temps au travail, que ce soit à gérer mes affaires ou développer mes projets. Les 25 % restants sont dédiés à ma vie personnelle, à ma famille et à mes amis. Je travaille d’arrache-pied en semaine, mais je veille à me ressourcer dès que l’occasion se présente.
SEHENO RAKOTOBE - Une femme qui s’impose dans le monde des hommes
Seheno Rakotobe est un modèle pour les jeunes femmes qui souhaitent s’imposer dans un secteur où la domination masculine est souvent la norme. Elle est ingénieure en Bâtiment et Travaux Publics, diplômée de l’École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo (ESPA), et directrice générale de l’Institut National de l’Infrastructure (ININFRA). Elle a su s’imposer dans ce domaine en brisant de nombreuses barrières.
« J’ai intégré l’ESPA sur les conseils de mes amis. À l’époque, je n’y connaissais pas grand-chose. Je me suis retrouvée dans une classe où il y avait trente garçons et cinq filles. Mes parents et mon frère se sont opposés à mon choix de poursuivre des études dans cette école. Pour eux, être ingénieur était un métier d’homme et l’ESPA n’était pas faite pour une jeune fille comme moi. Mais je n’ai pas cédé », raconte-t-elle.
Seheno Rakotobe a prouvé que compétence et détermination ne connaissent pas de genre. « Je me suis fixé un défi : réussir mes études. Lorsque j’ai atteint mon objectif, ma famille était fière de moi », poursuit-elle.
Dans un secteur où les hommes occupent encore une place dominante, Seheno Rakotobe a su se faire respecter par ses pairs. « Mon premier poste a été à Tsivory, dans le district d’Amboasary Atsimo. Je travaillais avec six hommes dans cette zone rouge marquée par l’insécurité, pendant huit mois. Par la suite, j’ai intégré un bureau d’études à Manantenina, sur la route nationale 13, où je collaborais avec cinq hommes. Je n’ai pas connu de discrimination au cours de ces missions. J’ai même gagné leur respect. Par exemple, les hommes s’insultaient parfois entre eux, mais en ma présence, ils cessaient immédiatement », témoigne-t-elle.
TANIA MARY RASOARIMALALA - La passion de la nature et de l’abeille
Tania Mary Rasoarimalala est une apicultrice dont la vie est une véritable ode à la nature et à l’équilibre fragile des écosystèmes. Aujourtd’hui, elle est devenue propriétaire d’une entreprise « Mary Apiculture », qui intervient dans le secteur agricole et élevage, plus précisément dans la chaîne de valeur miel et les produits issues des plantes mellifères.
Consciente que le miel procure aux êtres humains, des éléments nutritionnels que leur corps a immensément besoin au quotidien, Tania travaille en harmonie avec ses abeilles dans les champs et les forêts de sa région.
Tania n’a pas grandi dans une famille d’agriculteurs, mais elle a toujours été fascinée par le monde naturel. En tant que pionnière dans un secteur traditionnellement dominé par les hommes, Tania incarne une nouvelle génération d’apiculteurs modernes, alliant savoir-faire ancestral et pratiques durables. Car ces espèces sont actuellement en voie de disparition à cause des impacts des pressions que subit l’environnement, son entreprise travaille étroitement avec les gestionnaires des aires protégées, les communautés locales, les sociétés civiles et toutes autres entités intéressées pour y remédier.
Son entreprise fait partie de Read DSS, une plateforme qui a obtenu une subvention de l’Agence Française de Développement grâce au projet Kobaby. Elle a eu six cents ruches modernes avec tous les équipements nécessaires à l’apiculture. Elle a pu ainsi construire une miellerie qui a déjà obtenu son agrément fin août 2024, tout en produisant 600 kilos de miel en 2024.
L’apiculture est un métier difficile qui demande non seulement un savoir-faire technique, mais aussi une résilience face aux aléas de la nature. Les conditions climatiques, les maladies des abeilles, les variations des récoltes… Tania sait que la réussite dans ce métier passe par une grande adaptabilité et une gestion des risques. « J’ai toujours été fascinée par le travail des abeilles, leur organisation, et leur rôle fondamental dans l’écosystème », raconte-t-elle.
PASTEURE FANJA RAZANAMAHERY - « Les femmes sont des créatures spécifiques »
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Pasteure Fanja Razanamahery en train de prêcher. |
Pasteure Fanja Razanamahery concilie avec succès sa vie de mère et son engagement spirituel au sein de l’église Fiangonan'ny Fiderana. Elle prône le rôle essentiel des femmes dans la famille et la société.
Servir Dieu tout en étant mère de famille est une bénédiction, affirme la pasteure Fanja Razanamahery. Membre de l’Église Fiangonan’ny Fiderana, elle partage cette mission avec son époux, le pasteur Ndriana Razanamahery, tout en élevant leurs deux fils.
Lors d’un entretien hier, elle a expliqué : « J’ai étudié la gestion et suivi une formation biblique. Actuellement, je travaille comme bureaucrate tout en exerçant les fonctions de pasteure. »
Organisation
Conciliant vie familiale et engagement spirituel, elle souligne l’importance de l’organisation : « Nos cultes se tiennent tous les mardis et dimanches, même si c’est principalement mon mari qui prêche. Je l’épaule et, lors d’occasions spéciales, comme la fête des mères, je prononce l’homélie en son absence. »
Elle se veut un modèle pour d’autres femmes souhaitant approfondir leur foi : « Mon message s’adresse à toutes les femmes, en rendant grâce à Dieu pour notre création. Les femmes sont des êtres uniques. Lorsque Dieu a créé Adam, Il a également créé la femme, car il n’est pas bon que l’homme soit seul. »
Selon elle, les femmes jouent un rôle essentiel tant dans la famille que dans la société : « Les hommes ont besoin de compagnie. Il existe un vide à combler chez eux. Les femmes sont créées pour répondre à ce besoin, améliorer la vie familiale et organiser efficacement tout ce qui les entoure. »
HANITRA FITIAVANA RAZAKABOANA - Un inspecteur du travail au service de la Fonction publique
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La ministre du Travail, de l'Emploi et de la Fonction publique, Hanitra Razakaboana. |
Pour la première fois dans l’histoire du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Fonction publique (MTEFOP), un ministre est issu des syndicats des inspecteurs du travail. Hanitra Fitiavana Razakaboana, connue pour sa casquette de présidente de l'Union Autonome des Inspecteurs du Travail (SAIT), est la première femme promue à ce poste à Madagascar, depuis janvier 2024. Elle n’a pas hésité à protéger l’union de ce syndicat dont elle est issue et elle en était très fière.
Sa vision est non seulement de promouvoir le monde du travail à Madagascar, mais aussi de mettre en valeur la question de l’emploi décent ainsi qu’une fonction publique à proximité des usagers. Elle a laissé de nombreuses empreintes au sein du ministère. Non seulement à Madagascar, mais aussi sur la scène internationale, où elle est également connue pour ses divers déplacements pour défendre les droits des travailleurs malgaches.
Elle a débuté sa carrière professionnelle à la Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Fonction publique d’Analamanga. Grâce aux compétences professionnelles qu'elle possédait, l'initiative qu'elle a prise a permis aux femmes de se démarquer au sein du gouvernement. Des compétences qui ont apporté une nouvelle vision au monde du travail à Madagascar.
Tout au long de sa carrière, elle a toujours été une fervente défenseure de l’égalité des droits et de la non-discrimination de genre dans le monde du travail. Ses engagements témoignent de sa détermination à améliorer les conditions de travail, voire la promotion du travail décent à Madagascar.
Raheriniaina, Miangaly Ralitera, Haingo Rarivoson,