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Le secrétaire général de la COI, Edgard Razafindravahy, durant sa prise de parole au Carlton Anosy, hier. |
La COI rénove son programme PRESAN pour faire face aux enjeux de sécurité alimentaire dans la région. L’objectif est de renforcer la collaboration entre les États membres pour élaborer des solutions communes et durables.
La Commission de l’océan Indien (COI) révise son programme régional de sécurité alimentaire et de nutrition (PRESAN) afin de mieux répondre aux défis croissants dans la région. L’objectif : renforcer la coopération entre les États membres pour élaborer des solutions durables face aux menaces pesant sur la sécurité alimentaire.
Lors d’une réunion du comité de pilotage, tenue hier au Carlton Anosy, le secrétaire général de la COI, Edgard Razafindravahy, a insisté sur l’urgence d’une action collective face aux risques liés au changement climatique, aux crises économiques et aux tensions géopolitiques qui affectent les systèmes alimentaires régionaux.
« La situation mondiale, marquée par des défis grandissants en matière de sécurité alimentaire, nous rappelle l’urgence d’agir ensemble », a-t-il déclaré.
Lancé en 2016 avec une vision à l’horizon 2025, le PRESAN repose sur trois axes majeurs : la création de zones de production alimentaire sécurisée, la facilitation des échanges agricoles et la libre circulation des personnes au sein de la région. Toutefois, comme l’a souligné Edgard Razafindravahy,
« une simple relance ne suffit pas. Sans une vision renouvelée, il est essentiel de développer un projet structurant pour la région ».
Un programme à relancer
Le besoin de réactiver le programme s’impose avec d’autant plus d’urgence que les unités régionales ont cessé leurs activités faute de financements. « Avec les ressources actuelles, le secrétariat général de la COI ne pourra pas mener seul une initiative aussi ambitieuse », a reconnu son secrétaire général.
Le soutien d’acteurs internationaux comme la FAO, le FIDA et l’Union européenne est crucial pour garantir la viabilité du programme. Cet après-midi, les partenaires techniques et financiers se réuniront afin d’évaluer les ressources nécessaires à la relance du PRESAN.
Une conférence ministérielle suivra cette rencontre. Appuyée par le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, elle permettra de définir les perspectives du programme. Le projet SANOI et la plateforme STAT SANOI, qui facilitent le suivi des marchés régionaux et la coopération entre les États, figurent également parmi les leviers stratégiques pour renforcer la sécurité alimentaire.
« Je salue les avancées du projet SANOI et de la plateforme STAT SANOI, qui sont des outils précieux pour suivre l’évolution des marchés régionaux », a souligné Edgard Razafindravahy.
Afin d’assurer la pérennité du programme, une coordination renforcée entre les États membres est indispensable, avec une intégration du PRESAN dans les politiques nationales.
Le programme ne se limite pas à une initiative ponctuelle. Il constitue un cadre stratégique appelé à structurer toutes les actions en matière de sécurité alimentaire et de nutrition dans la région. « Le PRESAN n’a pas encore été mis en œuvre, ce qui nécessite une mobilisation accrue de tous les acteurs concernés », a rappelé un représentant de la FAO.
Il a insisté sur le fait que « le PRESAN n’est pas un projet à durée limitée, mais un cadre stratégique auquel doivent s’arrimer toutes les initiatives en matière de sécurité alimentaire et de nutrition dans la région ».
Chaque gouvernement de la COI est désormais appelé à s’engager activement pour faire avancer ce programme, avec l’objectif d’obtenir des résultats concrets et durables pour les populations de l’océan Indien.
Irina Tsimijaly