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| Il suffit de déplacer soigneusement le drone dans un bon endroit. |
Une initiative technologique inédite est en cours dans la région Antsiranana pour lutter contre l’érosion côtière et la disparition des mangroves.
Dans un contexte de déforestation accélérée, le ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD) a lancé un projet pilote visant à restaurer les mangroves grâce à des outils technologiques de pointe. Cette expérimentation s’inscrit dans une politique plus large de reboisement national, répondant aux défis environnementaux croissants auxquels fait face le pays.
Les premiers essais se sont déroulés la semaine dernière dans le village d’Irodo, situé dans la commune rurale d’Ankarongana-Antsiranana-II. Une centaine d’hectares ont été ensemencés avec mille kilos de graines de palétuviers, connues localement sous le nom de «Mosory» ou Avicennia marina. Plusieurs sites, dont Ankoera et Sarombatavo, ont été sélectionnés en raison de leur potentiel écologique.
Un projet pilote
Ce projet s’appuie sur une coopération entre l’État, des organisations environnementales et des acteurs locaux. L’initiative est notamment soutenue par le projet GIZ Forests4Future (F4F) et Conservation International, qui gère l’aire protégée marine «Corridor marin des 7 baies». La communauté locale VOI IrodoAnkoeraMitambatra joue également un rôle clé dans le processus, en assurant la collecte et le tri des graines destinées au reboisement.
L’utilisation de drones permet de semer les graines sur des sols humides, favorisant leur germination dans les trois semaines suivant leur dispersion, à condition qu’elles soient protégées des zébus et autres herbivores.
Quatre drones ont été mobilisés pour cette mission, bien que seuls deux aient été déployés simultanément. Chaque appareil, chargé de quinze kilos de graines, est capable de recouvrir trois hectares en quinze minutes, une cadence inégalable par une intervention humaine. En comparaison, une telle opération nécessiterait un millier de personnes pour un travail manuel équivalent.
Le recours aux drones pour la restauration des mangroves représente une avancée significative dans la préservation des écosystèmes côtiers. Cette approche combine efficacité technologique et impératifs écologiques, offrant une réponse concrète aux menaces pesant sur ces habitats naturels essentiels.
Alors que le rythme de la déforestation dépasse largement celui des opérations de reboisement, ce procédé innovant permet d’accélérer la régénération forestière tout en optimisant les ressources disponibles. « La plantation de mangroves par drone dans la région Diana constitue une avancée majeure contre la dégradation des écosystèmes côtiers et la perte de biodiversité. Cette région est particulièrement exposée à l’érosion marine et à la destruction progressive des palétuviers », souligne Onja Rafalimanana, représentante de la DREDD Diana.
Si les résultats de cette phase expérimentale sont concluants, cette méthode pourrait être étendue à d’autres régions, renforçant ainsi les efforts de lutte contre la déforestation et l’érosion côtière à l’échelle nationale.
Raheriniaina