![]() |
Le policier lors de son évacuation sanitaire. |
Blessé, un policier a été évacué par avion d'Andapa vers Antananarivo. Il a été lynché par des exploitants illégaux dans la réserve spéciale d'Anjanaharibe-Sud.
Au Centre hospitalier de Soavinandriana, un membre des Forces d’intervention de la police (FIP) de Sambava est soigné depuis mercredi. Il a été transporté par avion en raison de son état préoccupant.
Il a failli perdre son avant-bras gauche et souffre d’autres blessures à la poitrine, au visage et à la tête. Il a été victime d’une lapidation par un groupe d’exploitants illégaux dans la réserve spéciale d’Anjanaharibe-Sud, à Andapa.
Les FIP renforcent les agents de Madagascar National Parks, qui patrouillent et chassent les intrus exploitant illégalement les ressources minières et forestières de cette aire protégée.
Tension
Le récit des policiers permet de mieux comprendre les événements. « Huit éléments ont été envoyés pour cette mission. Ils se sont divisés en deux groupes de quatre, compte tenu de l’étendue de la zone. Après une semaine, ils se sont retrouvés à un point de ralliement. Ils parcourent la forêt pendant des jours et reviennent au village le week-end, sauf en cas d’arrestation de suspects nécessitant un transfert immédiat à Andapa pour leur garde à vue », racontent-ils.
Le 10 mars, trois pilleurs de pierres précieuses ont été interpellés dans la réserve et transférés à Andapa.
À leur retour au village, leur point de ralliement, les policiers ont capturé trois nouveaux suspects. Les habitants, furieux d’apprendre que les trois précédents avaient été incarcérés, s’en sont alors pris à eux. Malgré une tension déjà palpable, les policiers ont reçu l’ordre d’emmener les trois nouveaux appréhendés.
« Quatre policiers sont restés au village pour assurer la sécurité, tandis que les quatre autres ont transporté les suspects en 4x4. Deux d’entre eux ont ensuite dû retourner à pied au village, où la situation était devenue presque incontrôlable. Ils ont croisé une foule en furie, prête à les attaquer. Ils ont tenté de fuir, mais la foule n’a pas reculé malgré les tirs de sommation. L’un a réussi à s’échapper, mais l’autre, atteint par un jet de pierres, est tombé. Il a eu le réflexe de jeter toutes ses munitions avant de faire le mort. Après lui avoir pris son arme, la foule l’a précipité dans un ravin, où il a perdu connaissance », explique-t-on.
Gustave Mparany