Existe-t-il un code scooter indépendant du Code de la route automobile ? On le croirait à croiser ces deux-roues remonter, en sens interdit aux voitures, la rue qui part de la Villa Berlin pour déboucher vers Ambohipo et Andohan’i Mandroseza, en contre-bas. Le policier en faction au niveau de la Résidence de l’ambassadeur d’Allemagne ne sourcille même pas. Partout, la même scène. Et partout, la même indifférence policière.
À Ankadivato, aux heures des embouteillages automobiles, des dizaines de scooters prennent en sens interdit la rue depuis la Cité Desportes jusqu’au rond-point d’Antsahabe. Tranquillement, un scooter roule à contre-sens depuis Amparibe vers Antsampanimahazo-Ambatonakanga. Tel autre prétend traverser à un passage piéton. Un autre encore grimpe sur le trottoir et manque faucher enfants, femmes, vieillards.
Sur le plan des responsabilités, que se passerait-il si un automobiliste ne peut éviter un scooter qui débouche de n’importe où, mais surtout en sens interdit, et que la mère et les deux enfants, que le père a nonchalamment embarqués sur un pourtant strict deux-places, y trouvaient la mort ? Peut-on invoquer la faute des victimes ? Faute manifeste d’individus victimes de leur imprudence, de leur inconscience, mais fondamentalement en infraction et ne pouvant pas se prévaloir de leurs turpitudes.
La présence pétaradante de ces milliers de scooters, en attendant que les bajaj - très officiellement exhibés au Salon de l’Auto - n’entrent à leur tour dans la cohue, imposent de nouvelles mesures. Le Code de la route doit-il être actualisé? Quel permis de conduire exiger de ces gens qui slaloment en queue-de-poisson devant les calandres automobiles ? Quelle place accorder, dans les rues d’une Capitale, à des engins qu’on pensait plutôt en dépannage dans de lointaines communes rurales ?
Nasolo-Valiavo Andriamihaja