RAFARAVAVITAFIKA RASATA - «Nous avons une diplomatie audacieuse»

La ministre des Affaires étrangères défend les acquis de la diplomatie malgache durant l’élection à la présidence de la Commission de l’Union africaine.  

La ministre des Affaires étrangères a donné une conférence de presse, hier. Elle soutient qu’avoir présenté un candidat à la présidence de la Commission de l’UA, démontre une audace diplomatique.  

Ce n’est pas un revers diplomatique.» Telle est la réponse de Rafaravavitafika Rasata, ministre des Affaires étrangères, sur l’issue de l’élection du président de la Commission de l’Union africaine (UA), qui s’est déroulée durant le sommet de l’UA, à Addis-Abeba, en Éthiopie, samedi.

À sa sortie de l’avion, hier, la membre du gouvernement a donné une conférence de presse dans un des salons de l’aéroport d’Ivato. Une sortie médiatique durant laquelle elle a défendu les points positifs acquis par la présentation d’un candidat malgache à la course à la présidence de la Commission de l’UA. « Cette initiative démontre que la diplomatie malgache avance, que nous avons une diplomatie audacieuse », déclare-t-elle.

Cette ligne diplomatique « ambitieuse », selon ses explications, est tracée par le président de la République, qui l’affirme à chacune de ses rencontres et sorties internationales. Cette ligne diplomatique, selon la ministre des Affaires étrangères, « est démontrée par le fait que Madagascar présidera la Communauté de développement des États d’Afrique australe (SADC) à partir du mois d’août, qu’il a un secrétaire général à la tête de la Commission de l’océan Indien (COI), et qu’il est vice-président de l’Assemblée générale des Nations unies ».

Acteur majeur

C’est dans cet esprit que la Grande Île, membre fondateur de l’UA, a présenté, pour la première fois, un candidat à la présidence de la Commission de l’UA, réitère la ministre Rasata. Le candidat Richard Randriamandrato a toutefois perdu à l’issue du troisième tour des votes, après avoir obtenu successivement dix, puis sept et enfin cinq voix.

La règle de l’élection veut que le candidat ayant le plus petit nombre de voix se retire à l’issue du troisième tour, selon les explications. En réponse à la presse, la ministre Rasata concède que, certes, il y a eu une défaite électorale, mais que « le processus a permis à la Grande Île de gagner en notoriété sur la scène continentale ». Que cette candidature « a permis au pays de s’affirmer au sein de l’Union africaine, de faire entendre sa voix, notamment en ces temps où l’organisation s’engage dans un processus de réforme ».

« Madagascar n’est pas défait. Le pays n’a pas non plus trébuché. Il reste debout et a su se faire entendre sur la scène africaine, une scène où il entend bien s’affirmer comme un interlocuteur clé », insiste-t-elle alors. Les expériences acquises durant ce processus électoral, ajoute la ministre, permettront de renforcer davantage la diplomatie malgache.

Garry Fabrice Ranaivoson

1 Commentaires


  1. La liberté d'expression est une grande vertu de la démocratie et qu'on est là pour les contradictions . Rajoelina est un putschiste, mais de surcroît il n’avait pas suivi les décisions de la SADC de Maputo II en 2009. Et pourtant, c’est lui qui va prendre la tête de la SADC ? Une décision qui va saper la crédibilité et la légitimité de cette organisation régionale !
    Désormais, un coup d’État n’est plus un obstacle à la reconnaissance internationale ? Avis donc aux futurs putschistes ! Mêmes remarques pour la COI. La présence du président Macron au sommet de la COI sera ressentie par les Malagasy comme un blanc-seing à la politique répressive de Rajoelina, à l’emprisonnement de nombreux journalistes, aux fraudes électorales, aux viols de la Constitution dont le non-respect de dispositions de la Charte internationale des droits de l’Homme.
    Les chefs d’État africains ont choisi de confier la présidence de la Commission de l’Union africaine (CUA) à un diplomate chevronné : Mahamoud Ali Youssouf, ministre des Affaires étrangères de Djibouti depuis 2005. Trilingue (français, anglais et arabe) et reconnu pour son sens stratégique en diplomatie, il a su convaincre les électeurs face à ses adversaires kényan et malgache. Mahamoud Ali Youssouf a été élu après un processus électoral exigeant. Andry Rajoelina doit regretter amèrement que l’élection du Président de la Commission de l’Union africaine (UA) n’ait pas été organisée par la Ceni , la HCC , ou les instances de karaté qui donnent des 6ème Dan mora. Ou encore que le collège électoral de l’UA n’ait pas été composé des lecteurs de cet obscur African Leadership Magazine, inconnu au bataillon des grandes publications sérieuses à l’échelle régionale et qui a catapulté le chef de l’État malgache « leader politique africain de l’année ». Un leader politique africain de l’année qui a échoué à convaincre ses pairs de choisir son candidat face à Mahamad Ali Youssouf, présenté par un pays de 23.200 kilomètres carrés et d’un million d’habitants.
    Dans des circonstances normales, un Malgache ne devrait pas se réjouir de la défaite de son pays, quel que soit le domaine. Mais nous ne sommes pas dans des circonstances normales. Les dirigeants malgaches actuels bafouent systématiquement les valeurs de la démocratie et de la bonne gouvernance, et aiment à jouer aux impunis sans limites à l’intérieur de leurs frontières, même en matière de mégalomanie. C’est pour cela qu’on ne peut qu’apprécier quand la scène internationale vient rappeler à Andry Rajoelina qu’en-dehors de ses frontières, il n’est plus au pays d’Alice et de ses merveilles

    RépondreSupprimer
Plus récente Plus ancienne