PRIX DU CARBURANT - Le sans plomb baisse, le gasoil en hausse

Deuxième saison d’ajustement des prix  des carburants.

Les prix des carburants ont été ajustés, avec une hausse pour le gasoil et le pétrole lampant, et une baisse pour l’essence. Cette mesure vise à réduire les subventions publiques et à s’adapter au marché.

Conformément à l’annonce du ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Olivier Jean-Baptiste, les prix des carburants ont été révisés entre le 1er et le 5 février. Depuis hier, une nouvelle modification des tarifs est appliquée dans les stations-service. Le prix du gasoil a augmenté de 130 ariary, atteignant 4 890 ariary/litre contre 4 760 ariary auparavant. 

En revanche, le prix de l’essence a diminué de 200 ariary, passant de 5 700 ariary à 5 500 ariary/litre. Le pétrole lampant a également connu une hausse de 200 ariary, atteignant 2 630 ariary/litre contre 2 430 ariary auparavant.

Le ministre a justifié ces ajustements par le poids croissant des subventions publiques. L’État consacrait environ 95 milliards d’ariary par an à la subvention du pétrole lampant, une charge jugée excessive pour les finances publiques.

Adaptation

Madagascar importe 100 % de son carburant et doit s’adapter aux fluctuations du marché mondial, influencées par le taux de change et la situation géopolitique. Le ministre a rappelé que ces ajustements s’inscrivent dans le cadre du programme de Facilité Élargie de Crédit (FEC) du FMI, qui vise à limiter les subventions et à réorienter les ressources vers d’autres secteurs prioritaires.

Face à cette hausse du gasoil, certains transporteurs restent prudents. Tsilavina Rafidison, chauffeur de bus de la ligne 129, estime que l’impact reste modéré : « Pour l’instant, nous n’avons pas prévu d’augmenter le prix du transport. Le tarif actuel est encore proche de celui d’avant le premier réajustement, qui était à 4 900 ariary et maintenant à 4 890 ariary. Nous attendrons le mois prochain pour voir l’évolution. »

En revanche, la hausse du pétrole lampant inquiète les ménages, notamment ceux qui dépendent de cette source d’énergie pour l’éclairage et la cuisson. Jeanne, mère au foyer, témoigne : « Avec les coupures d’électricité, nous utilisons davantage le pétrole. Mais avec cette augmentation, les coûts risquent d’être plus élevés, et je n’imagine même pas ceux qui vivent en milieu rural. »

Le ministre a tenu à dissiper certaines idées reçues sur l’approvisionnement en carburant. Malgré l’existence du gisement de Tsimiroro, Madagascar reste totalement dépendant des importations. « Pour l’instant, nous dépendons toujours des importations. Le gisement de Tsimiroro ne peut pas encore nous approvisionner. Son pétrole est trop lourd et ne peut pas être raffiné sur place faute d’infrastructures adaptées », a-t-il précisé.

Pour calmer les inquiétudes, le gouvernement assure que chaque ajustement restera limité à 200 ariary par litre. « Ce n’est pas parce qu’un prix augmente aujourd’hui qu’il augmentera forcément la prochaine fois, et inversement », a rappelé Olivier Jean-Baptiste.

Il reste à voir comment ces ajustements affecteront l’économie et la vie quotidienne des Malgaches dans les mois à venir.

Irina Tsimijaly 

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