NÉGOCIATIONS DÉLICATES - Séjour discret des émissaires du FMI

Constant Lonkeng Ngouana, chef de mission du FMI pour Madagascar.

Une délégation du FMI a discrètement séjourné à Madagascar. Cette visite intervient avant une mission clé qui déterminera le versement de nouveaux financements.

Une visite en catimini. Quatre missionnaires du Fonds monétaire international (FMI) ont séjourné dans le pays du 23 janvier jusqu’à hier. Une délégation conduite par Jean-Luc Hélis. Aucun tapage médiatique n’a été entendu autour des travaux en profondeur qu’ils ont effectués, à part que « ces techniciens ont eu une première réunion de travail avec la ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison. » 

Selon la version officielle sur l’objet de cette rencontre, « les deux parties ont évoqué des questions relatives à la bonne gouvernance et à la lutte contre la corruption pour sortir un modèle qui sied le mieux au contexte et aux réalités malgaches », une information annoncée par la page Facebook du ministère de l’Économie et des Finances (MEF) du 23 janvier. 

La présence de Germain, directeur général des impôts, et d’Ernest Lainkana Zafivanona, celui des douanes, à cette rencontre n’a pas échappé aux yeux des observateurs. Il n’est pas dans les habitudes du FMI d’envoyer des éclaireurs avant la venue de la mission de revue de ses programmes, prévue pour se tenir ce mois de février, désormais confiée au Camerounais Constant Lonkeng Ngouana. 

Il remplace le Français Frédéric Lambert et aura ainsi à boucler les discussions sur les premières revues des programmes de la nouvelle configuration de la Facilité élargie de crédit (FEC) et de la première mouture de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD).

Effective

Le Conseil d’administration du FMI, sur la base des appréciations de cette mission, mais avec ses propres latitudes de décision, devra alors se prononcer à la fin de ce mois sur l’octroi de la seconde tranche de la FEC, d’environ 24,4 millions de DTS, soit une trentaine de millions de dollars, ainsi que sur l’approbation du FRD.Pour la FEC, il a été attendu du gouvernement la mise en œuvre du mécanisme de fixation automatique des prix du carburant. 

« Déjà effective depuis le 17 janvier », selon le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Olivier Jean Baptiste. À la surprise générale, les prix du supercarburant et du gasoil ont été révisés à la baisse. Celui du pétrole lampant est maintenu à son niveau de juillet 2022, à  2 730 ariary le litre, alors qu’il bénéficie de la plus grosse subvention de la part de l’État. 

Cette démarche du gouvernement a-t-elle répondu aux réelles attentes du FMI ? Les fluctuations à la pompe devraient intervenir entre le 6 et le 10 du mois, prévient Olivier Jean-Baptiste. Il sera jugé sur pièces.

Eric Ranjalahy

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