MONTÉE DES EAUX À ANTANANARIVO - Des sites d’hébergement débordés

Le site d’hébergement du fokontany Ouest Mananjara est bondé.

Des sinistrés à Antananarivo se plaignent des conditions de vie dans leur site d’hébergement. La capacité de certains sites est nettement dépassée, causant une promiscuité dangereuse.

Au bord de l’étouffement. Le Tranompokonolona du fokontany Ouest Mananjara, dans le quatrième arrondissement de la commune d’Antananarivo, était plein à craquer hier. Sept cent vingt sinistrés s’entassent dans ce bâtiment de près de 200 m² depuis lundi. La promiscuité est “étouffante”.

“Nous avons quitté notre maison car nos enfants ne supportaient pas l’humidité, ils toussaient. Malheureusement, les conditions de vie dans ce site d’hébergement accentuent leurs problèmes de santé. Il faisait très froid la nuit. Nous avons dormi à l’étroit, sur des couches de tissu que nous avions placées sur le ciment. L’air, déjà rare, était en plus difficile à respirer“, se plaignait Tolotra Rabearison, une mère de famille.

Nous l’avons rencontrée dans la longue file des sinistrés en attente d’une consultation auprès des médecins dépêchés sur le site. Les premiers constats de ces professionnels de santé confirment la prédominance de problèmes respiratoires chez les sinistrés, principalement chez les enfants.

Pas de repas

Ces sinistrés déplorent, par ailleurs, le retard dans leur prise en charge. “À part les soins de santé, nous n’avons encore rien reçu. Pas de repas depuis notre arrivée ici. Comme nous ne pouvons pas travailler à cause du mauvais temps, nous n’avons pas d’argent pour acheter de la nourriture pour toute la famille. Ce sont les plus petits qui sont nourris avec le peu d’argent qui nous reste”, lance Sanjaniaina Vololomihanta, une lessiveuse.

Le fokontany souligne pourtant que la commune urbaine d’Antananarivo a distribué du riz, du sel, des biscuits et du koba aina aux sinistrés. “D’autres aides vont probablement arriver”, espère Narindra Razafimandimby, chef du fokontany Ouest Mananjara.

À l’opposé, les sinistrés de la commune d’Anosizato Andrefana sont “confortablement” installés dans le site d’hébergement Villa Lily à Antandrokomby. Ils bénéficient d’une prise en charge complète, comprenant des repas chauds et équilibrés (ndlr : du lait au petit-déjeuner, de la viande le midi et le soir, selon le maire de la commune, Elidiot Andrianjafy), des soins de santé et des infrastructures sanitaires.

Avec de telles conditions, certains sinistrés souhaitent y rester le plus longtemps possible.

Des sinistrés des fokontany Andavamamba Anjezika I et II sont également installés dans un site d’accueil équipé des infrastructures essentielles à un cadre de vie décent, notamment des tentes pour l’hébergement, des toilettes, des douches et des dispositifs d’accès à l’eau, au sein de l’Académie nationale des sports (ANS) depuis hier en fin d’après-midi.

Le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) admet l’inégalité des prises en charge et l’existence de sites délaissés, selon le bilan des fortes pluies envoyé hier.

Miangaly Ralitera

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