Stéphanie Delmotte, ministre du Développement numérique. |
Madagascar avance dans sa révolution numérique, en mettant l’accent sur la gestion des données. Des initiatives comme « Choose Digital Madagascar » et « Excelia » soutiennent cette transformation.
Le développement numérique à Madagascar repose sur trois volets fondamentaux : « collecter la donnée, traiter la donnée et sécuriser la donnée ». Ces priorités sont essentielles pour structurer une intelligence artificielle inclusive et efficace, comme l’a souligné la ministre du Développement numérique, de la Transformation digitale, des Postes et des Télécommunications, Stéphanie Delmotte, à son retour du Sommet de l’Intelligence Artificielle à Paris.
Le 19 février, le lancement officiel de « Choose Digital Madagascar » et du label qualité « Excelia » s’est tenu au CCIA Antaninarenina. Ces initiatives, financées par le Padeir et l’Union européenne, marquent une étape clé dans la transformation numérique du pays.
Le secteur numérique représente désormais 18 % de la croissance économique malgache. Pourtant, il ne représente encore que 1,7 % du Produit intérieur brut (PIB) de la Grande Île, révélant un potentiel de développement important. Parallèlement, la couverture du réseau mobile ne cesse de s’étendre, soutenue par une jeunesse avide de nouvelles technologies. « Madagascar se positionne comme un acteur émergent de la transformation digitale », a précisé la ministre. Cette dynamique ouvre de nouvelles opportunités, notamment dans des secteurs encore peu exploités comme l’e-commerce, la fintech et les services numériques à distance. Le numérique s’affirme ainsi comme un levier essentiel pour le développement de nouvelles industries et la diversification de l’économie.
L’intégration des technologies numériques au sein des entreprises locales est essentielle. Les Petites et moyennes entreprises (PME), autrefois majoritairement informelles, disposent désormais de solutions numériques pour structurer leurs activités, analyser le marché et accéder à des financements. Ces outils leur permettent également de se formaliser et d’améliorer la prise de décision.
Transformation numérique
Malgré ces avancées, un défi de taille subsiste. « Nos données n’alimentent pas encore les moteurs de l’intelligence artificielle, car elles ne figurent pas dans les bases de données utilisées aujourd’hui », a souligné la ministre. La sous-représentation des données africaines dans l’IA mondiale freine la participation de Madagascar à cette révolution. Pour y remédier, le pays doit mettre en place des mécanismes efficaces de collecte et de gestion des données. Cela lui permettrait non seulement de contribuer à l’IA mondiale, mais aussi de développer des solutions adaptées aux réalités locales.
Le numérique joue également un rôle clé dans la transformation du marché de l’emploi. La consommation de données a doublé en deux ans, créant des opportunités dans des secteurs en pleine croissance tels que le développement logiciel, la cybersécurité et la gestion des infrastructures numériques. Ces métiers, très demandés, ouvrent de nouvelles perspectives pour la jeunesse malgache.
Par ailleurs, le numérique devient un atout stratégique pour attirer les investisseurs étrangers. Un roadshow mondial est prévu afin de promouvoir les talents locaux et les progrès réalisés. En multipliant les partenariats avec des entreprises internationales spécialisées dans les nouvelles technologies, Madagascar espère attirer des investissements, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Irina Tsimijaly