COOPÉRATION RÉGIONALE  - SANOI fait ses preuves dans le Bongolava et l’Itasy

Le Secrétaire général de la COI, Edgard Razafindravahy, lors d’une descente sur le terrain.

Edgard Razafindravahy, Secrétaire général de la COI, impose ses marques dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition, par un engagement personnel dans le programme SANOI.

Face aux défis climatiques et à l’insécurité alimentaire qui pèsent sur plusieurs régions de Madagascar, le Programme régional de sécurité alimentaire et de nutrition (SANOI), financé par l’Union européenne et piloté par la Commission de l’océan Indien (COI), vise à renforcer la résilience des agriculteurs. En visite sur le terrain, le Secrétaire général de la COI, Edgard Razafindravahy, a pu mesurer les progrès réalisés et identifier les leviers à renforcer pour garantir la pérennité des actions engagées.

À Ambararatabe, dans la région de Bongolava, les gestes ont changé. Dans les champs, les techniques de conservation permettent aux agriculteurs de mieux gérer leurs récoltes et d’améliorer leur alimentation. « Avant, nous devions vendre nos fruits et légumes aussitôt récoltés, sans quoi ils pourrissaient. Aujourd’hui, nous avons appris à les sécher et à les stocker, ce qui nous permet de manger plus varié et de mieux gérer nos revenus», explique un agriculteur d’Ambararatabe.

À Bongolava, comme dans la région voisine d’Itasy, le programme SANOI repose sur trois axes stratégiques : l’amélioration des techniques de conservation des denrées, la modernisation des pratiques agricoles et la restauration de terres appauvries par l’érosion et l’intensification des cultures.

Accompagner une transformation des pratiques agricoles

À Itasy, le programme a mis l’accent sur l’amélioration de la fertilité des sols grâce à des formations sur l’usage du compost et des engrais naturels. Les agriculteurs ont ainsi appris à enrichir leurs terres avec des pratiques durables, limitant leur dépendance aux fertilisants chimiques. 

« Grâce au projet SANOI, nous avons découvert de nouvelles techniques pour améliorer nos sols et renforcer nos cultures tout en préservant l’environnement », explique un cultivateur de Soavinandriana.

L’association Mifampibaby, partenaire du programme, accompagne également les paysans dans l’optimisation des rendements et la diversification des cultures, un enjeu clé dans une région où l’érosion menace la viabilité de certaines exploitations.

Si le programme s’est concentré sur Bongolava et Itasy, il s’étend également à Analamanga, avec une ambition plus large : inscrire ces initiatives locales dans une dynamique de transformation agricole durable à l’échelle nationale.

Un engagement sur le terrain pour anticiper l’avenir

Pour Edgard Razafindravahy, la sécurité alimentaire ne peut être appréhendée à distance. C’est sur le terrain qu’il a tenu à constater les effets du programme et à échanger avec les bénéficiaires. 

« Il ne suffit pas d’investir dans l’agriculture, il faut aussi comprendre les réalités des agriculteurs, leurs besoins, leurs difficultés, pour assurer l’efficacité de ces projets sur le long terme », a-t-il déclaré à l’issue de sa visite.

Les défis restent nombreux selon lui. L’accès aux infrastructures, la gestion de l’eau et le soutien technique aux agriculteurs nécessiteront de nouveaux financements pour que ces avancées ne restent pas ponctuelles, mais s’inscrivent dans une véritable dynamique de transformation durable.

Ce sujet sera au cœur du prochain Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la COI, qui se tiendra en avril 2025, à Madagascar, et qui portera sur la souveraineté alimentaire.

L'Express de Madagascar

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