Statu quo. Dans sa dernière note de conjoncture économique, mise en ligne avant-hier, « le Comité monétaire de la Banky Foiben’i Madagasikara (BFM) a évalué que les conditions monétaires décidées lors de la précédente réunion sont encore appropriées à la conjoncture économique actuelle. Elles devraient permettre aux activités économiques de progresser sans provoquer une accélération de l’inflation dans les prochains trimestres. Le taux des facilités de prêt marginal est maintenu à 11,50 %, et celui des facilités de dépôts à 9,50 %. Cependant, la volatilité des prix des produits importés constitue un risque pour l’évolution de l’inflation en 2025. Ainsi, BFM reste attentive et prête à agir ».
Ce qui laisse sous-entendre que la BFM pourra intervenir sans attendre le délai de trois mois pour prendre une décision sur ces outils financiers. Ses analystes ont déduit que « concernant l’inflation, l’évolution des prix à la consommation en glissement annuel entre décembre 2023 et décembre 2024 s’élève à 8,6 %. L’écart de prévision, soit la différence entre le taux prévu et le taux réalisé, est de -0,4 point de pourcentage. Parmi les principaux éléments influençant la consommation des ménages, le prix du riz a augmenté de 9,4 %, contribuant à 20,6 % à la variation globale des prix. Les prix de l’énergie ont progressé de 7,9 %, avec une contribution de 5,8 %. Quant à l’inflation sous-jacente, mesurée à partir du panier de consommation hors riz et hors énergie, elle s’est établie à 8,5 %, représentant 73,6 % de la hausse générale des prix ».
Le Fonds monétaire international (FMI) a toujours sollicité la BFM de veiller à la pratique de la règle prudentielle et de ne pas réagir de manière excessive face à des situations éphémères pouvant changer du jour au lendemain. De leur côté, les consommateurs ressentent l’impact de l’augmentation des prix sur leurs finances, particulièrement en période de soudure. Il est vrai qu’il existe une différence de conception entre la hausse des prix en valeur absolue et la mesure du taux d’inflation.
Concernant les perspectives, « l’année 2025 s’annonce incertaine avec les conflits prolongés, le changement climatique et la montée des tensions commerciales. Les tensions au Moyen-Orient et en Ukraine continueront de peser sur les prix de l’énergie et des produits alimentaires, rendant les marchés des produits de base particulièrement sensibles. De plus, les prix agricoles pourraient être influencés par les aléas climatiques et les politiques commerciales des grands exportateurs. La transition énergétique et l’essor des véhicules électriques continueront de soutenir la demande pour les métaux stratégiques tels que le nickel et le cuivre. Dans cet environnement économique incertain, l’or devrait rester attractif en tant que valeur refuge. L’inflation mondiale continuerait de décélérer, mais des pressions pourraient réapparaître dans certains secteurs et certaines régions. L’évolution de l’inflation sera déterminante par rapport aux politiques monétaires des banques centrales ».
Eric Ranjalahy